Mardi 8 septembre
Alléluia !
Dimanche, je n’en menais pas large… le marteau sous le crâne, je suis partie me promener. En voyant le lac, je ne sais pas ce qui m’a pris, j’ai enlevé ma robe et je me suis jetée à l’eau, ça m’a remis les idées en place vite fait. J’étais frigorifiée, dernière fois que je me baigne dans de l’eau qui n’est pas chauffée.
En rentrant, je grelottais toujours, j’ai farfouillé dans la chambre pour trouver une couverture.
Et c’est là que je l’ai trouvée. Une feuille volante avec un poème. Signé par le mystérieux Claude de la Cruz. Je ne m’étais pas trompée, il était bien là. Et dans ma chambre en plus !
J’ai relu l’opus des dizaines de fois, contrôlé qu’il n’y ait pas de message secret à l’encre sympathique, tenté de lire la première lettre de chaque ligne, lire à l’envers, intervertir les vers, enlever les E, les C, les P, les R… Bref, je le connais par cœur ce poème à force de tenter d’y déceler un double sens qui n’y est probablement pas.
Il ne s’est pas perdu le Claude, non. Je compte bien le retrouver !
Lundi, j’ai discuté avec les Midaloff, un des couples que j’ai croisés samedi soir. Joseph m’a gentiment charriée sur ma soirée. C’était gentil et moqueur à la fois, comme on parle aux gens qu’on aime bien, ça m’a fait drôlement plaisir en fait. Sa femme et lui m’ont également invitée à une après-midi danse en fin de semaine, je crois que je vais y aller. En discutant, j’ai appris que Joseph était déjà à l’auberge en juillet, tout près de ma chambre. Je lui ai montré une photo de Claude, mais il ne se rappelle pas l’avoir vu ou peut-être à un petit déjeuner, sans certitude. Ils étaient voisins pourtant. Claude ne se mêlait donc pas aux autres résidents et il semble avoir disparu depuis longtemps.
Je me souviens qu’au Café des Sapins, on m’a parlé d’un étrange client de l’auberge qui s’intéressait aux légendes, c’était peut-être lui. Je retourne à Pollox avec sa photo et je vais faire le tour des échoppes.
J’ai encore relu ce poème, il me hante. J’ai l’adresse e-mail de Claude, sur un coup de tête, je lui envoie une photo du poème et ce message :
”Claude, je sais que pour rattraper les jours et les heures et pour retisser la trame de son être, il faut parfois se perdre un peu. Mais le temps est venu désormais, laissez-moi vous trouver.
Caroline”
Qui vivra verra…
Rapport de mission – 8 septembre
Identifié avec certitude la présence de la cible à l’auberge début juillet, pas de contacts avec les autres résidents. Semble être parti mi-juillet alors que sa chambre était payée jusqu’à fin août.
Trouvé un poème de sa main, je cherche encore à un extraire un quelconque indice.
Tenté d’entrer en contact avec lui par e-mail
1 Commentaire de Come-de-la-caterie -
Bravo pour la façon, le talent plutôt avec lequel tu crées des liens a priori invisibles avec les semaines passées !
2 Commentaire de Sacrip'Anne -
Mais j’en peux plus de savoir si tu vas le retrouver et où il a bien pu passer !!!
3 Commentaire de La commanditaire de Caroline Etienne -
@Côme: merci, ça me fait vraiment très plaisir!
@Sacrip’Anne: j’avoue que pour le moment, je n’ai pas encore la réponse à ces questions… il me reste encore une semaine!
4 Commentaire de Kozlika -
Alors là je dis Respect !
5 Commentaire de Pétr-autrice -
Waaaaa, quel ouvrage ! Bravo pour les fils qui se tricotent et j’attends également la suite avec impatience.
6 Commentaire de Paul Dindon -
Mais quelle est donc la température de l’eau du lac ?
7 Commentaire de Avril -
Cette dextérité que tu as à piocher dans l’Histoire m’espante à chaque billet. T’es fortiche, miss ! <3
Toujours hâte de suivre ton enquête.
8 Commentaire de Pétr-autrice -
@Avril ooooh j’ai appris un nouveau mot. Merci. Espanter, c’est bien joli. Je le garde :)
9 Commentaire de samantdi femme du Sud-Ouest -
Pétr-autrice : il faut quand même que tu saches qu’il y a un copyright sur ce mot et qu’on ne l’emploie pas comme ça, surtout si on habite au-dessus de la Loire.
Je ne sais pas où Avril l’a pécho d’ailleurs, sans doute pas au festival de Cannes (plutôt au festival de canes)
10 Commentaire de Avril -
Samantdi : Preuve que les expressions du Sud-Ouest appartiennent à une langue vivante, une langue qui voyage et subit quelques mutations de bouche en bouche… Partageons une chocolatine pour fêter cela ! :-*
11 Commentaire de Mela -
Elle est si froide que ça l’eau du lac ? Faudra que j’essaie de m’y baigner pour me remettre les idées en place.
12 Commentaire de La commanditaire de Caroline Etienne -
@Kozlika : on se demande où elle va chercher tout ça ;)
@Mela : ça dépend sûrement de ton référentiel (et de ta gueule de bois)
J’adore les discussions géographico-linguistiques.
Et sinon, merci, ça m’encourage vos petits mots et ça fait bien plaisir!