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Natacha, dite Natou 13

serveuse

Les bonnes questions

- Dîtes Jeanne, je voulais vous demander quelque chose
- Oui ?
- C’est rapport à vos propositions pour mon avenir professionnel
- Oui ?
- Bé, voilà, vous, vous avez dû faire plein de choix dans votre vie, surement. Comment vous savez que c’est le bon ?
- Je ne le sais jamais avant de l’avoir fait.
- Hoï ! Bé alors, comment vous faites pour prendre une décision ?
- Ho, c’est une question difficile. Comment je fais ? Je ne sais pas, ça dépend.
- Bé par exemple quand vous avez décidé d’acheter l’auberge comment vous avez fait ?
- L’auberge, j’en avais très, très envie et j’avais peur aussi de faire une bêtise.
- Vous aviez peur ?
- Bien sûr. Ça vous surprend ?
- Bé, c’est que je vous vois tellement forte que je m’imaginais pas que vous aviez peur.
- Tu… pardon Vous me voyez forte ?
- Bé sur ! Regardez tout ce que vous arrivez à faire ! Toute seule en plus !
- Et bien, Natou, heu Natacha, pas tout à fait toute seule quand même, il y a beaucoup de monde qui travaille avec moi et qui contribue à la réussite de cette auberge, à commencer par vous.
- Vré ! Mais quand même c’est grâce à vous !
- En fait, Natou, je ne suis pas toute seule, j’ai acheté avec mon frère, grâce à lui, même ! Il m’a beaucoup aidé, financièrement déjà, mais pas seulement.
- Ah ? Il vous a conseillé ?
- Oui, enfin, pas exactement. Disons qu’il m’a aidé à réfléchir ce projet. Il a… Par exemple au début, il me demandait souvent « A quoi rêves tu ? Tu te vois où dans dix ans ? De quoi tu as besoin ? » enfin bref, il m’a posé beaucoup de questions et ça m’a aidé à réfléchir, ça m’a aidé à avoir confiance dans mon choix.
- Hoï, des questions ? C’est l’enfer de la teste ça les questions !
- Ah ? Vous trouvez ? Pour moi, quand les réponses sont en moi, c’est plutôt une richesse.
- Les réponses sont en vous ?
- Oui, parce que finalement, il n’y a que moi qui sait vraiment ce qui est bon pour moi. Mais parfois, quand j’ai trop peur de me tromper par exemple, je n’arrive plus à savoir, alors mon frère, ou d’autres, des amis, me posent les bonnes questions et ça m’aide à retrouver les bonnes réponses.
- Vé ! ça me parle ce que vous dîtes ! Merci Jeanne.
- Merci à toi Natou, ça m’a aidé aussi de vous parler.
- Bé vous savez, j’aime bien que vous dîtes « tu et Natou », je vois pas ça comme un manque de respect tsé ! Je vois ça comme de l’amour.
- Oui, heu, allez filez Natacha ! Vous avez du travail !

Et elle a rigolé. Je l’aime cette femme. C’est pas juste qu’elle est gentille. Elle a du cœur. Et pour moi le cœur, c’est le plus important !

Après ça, je me suis réfléchie. Les bonnes questions… A quoi je rêve ? De devenir DameJeanne, je veux dire avé le même cœur et le même professionnalisme. Où je me vois dans dix ans ? Fatche ! C’est dur comme question ! Bé moi ce que j’aime c’est les gens. Ici à l’auberge, y restent longtemps, on a le temps de les connaitre. De quoi j’ai besoin ? D’une famille, la mienne, une famille où on se ment pas, où on se dit les choses, où on a de la considération. Une famille du cœur. Et pi celle que j’aimerai faire avé Sébastien si la vie le veut bien. En vré, l’auberge, c’est trop bien ici, personne peut avoir envie d’en partir. Pourquoi que j’irai chercher le bonheur ailleurs alors que je l’ai là. C’est ça que je vais lui dire mercredi à DameJeanne et aux autres, Je vais leur dire :

Vous êtes ma famille maintenant et pour moi la famille c’est ce qui compte. Ici je suis heureuse, j’ai pas besoin de chercher ailleurs. Alors peut être que dans dix ans se sera pas pareil, bé, on verra à ce moment-là. Pi le café des Sapins, voyez, Jeanne, les clients y passent trop vite, ce que j’aime ici, vé, c’est que les gens arrivent tout fatigués, tout tristoune même des fois, et y repartent y sont plus heureux, c’est vré quoi ! Presque tous ! Même nous là, Henri, Gaston, Lucien et Vernon même peut être, et moi sur, on est plus heureux depuis qu’on travaille avé vous. Alors, bé, pourquoi partir ailleurs ? Tout ce que j’ai à apprendre, je l’apprends en vous regardant travailler Jeanne, et peut être que c’est pas comme ça qu’on prend les bonnes décisions, mais c’est comme ça que je fé moi, ave le cœur, pace que pour moi c’est ce qui compte ! Alors, quand vous rouvrirez, je serais là, voilà !»

Hoï, je me sens mieux ! Elle avait raison DameJeanne, la réponse, elle était en moi, j’avais besoin que des bonnes questions.

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