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Léandre Olsen

homme de chambre

Qu'est-ce qu'elle n'a pas compris dans "homme de chambre" ?!

Vivement demain matin et mes cartes de visite avec la mention correcte de ma fonction !

J’ai glapi d’effroi quand la patronne a fait glisser sur son bureau en acajou le paquet-bienvenue. Le porte-clés aux armes de l’établissement : rien à redire. Un bloc de post-it : ça peut toujours servir. Un Parker T1 pour écrire sur les post-ils : wow ! Mais le badge en cuivre… “Léandre Olsen femme de chambre” ça ne va pas du tout. J’étais debout, valise à la main, prêt à aller à pied jusqu’à Pollox s’il le fallait. Ce n’est pas la première fois qu’un établissement me fait le coup. La patronne m’a tenu un long discours sur le plafond de verre, les difficultés des femmes dans le monde du travail, la féminisation des noms de fonction.

J’ai profité qu’il n’y a pas encore de clients pour crier tout bien fort. Je lui ai raconté où je suis né, qui m’a élevé, je lui retracé mon parcours personnel et professionnel à plus de 90 décibels.

Je lui aussi expliqué pourquoi exactement j’ai choisi d’apporter mes services à son modeste établissement alors que je pouvais travailler sur une frégate.

La patronne m’a promis de me faire refaire des cartes de visite en urgence, chez son badgeur lyonnais et que je les aurais lundi matin dernier délai. Je sens que ce job va être facile.

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