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Vernon Tardif

gouvernante

À nous la Corse

J’ai, je crois, un peu le vertige. Je suis venu pour un bouche-trou. Je repars avec une famille toute neuve, des projets un peu fou et une bonne occasion de casser la tirelire. Sonnez vin chaud, résonnez raquettes. Je crois que je suis prêt. Je crois qu’il faut y croire, comme l’autre qui croyait que Dieu croyait en lui[1].

Va falloir expliquer ça à Môssieur Samir, qui me tire la tronche parce que j’ai dû décliner le poste qu’il m’avait trouvé pour la rentrée. Qui doute, très ouvertement, des gens que j’ai choisis. Cinq ans de plus que moi, et il se figure qu’il doit me protéger contre un monde hostile. Il me ferait penser au Toni de Natou. Toujours à lui dire de se méfier, que les gens ne sont pas gentils, en vrai. Mais c’est Monsieur Côme qui a raison. Il faut prendre soin de ceux qu’on aime et ne pas s’oublier en route. Et il y a maintenant, ici, un paquet de gens dont je dois prendre soin. Je me suis fait apprivoiser, on dirait bien.

Et j’y crois. Il faudra qu’il y croie aussi, mon gars Samir, ou nos routes risquent de se séparer. Et ça me ferait bien ch…


Mon Sam,

J’ai les billets, on ferme demain avant de préparer la suite. Je pense que tu as compris que je ne reviendrai pas en arrière. Je vais m’implanter ici. Je m’y sens bien. Bien entouré. Bien montagné.

Si on m’avait dit que je préférerais un coin perdu du Jura au bord de mer, j’aurais rigolé, il y a deux mois. Il y a une place ici pour toi, mais je risque de devenir ton patron, fais gaffe ! Bref, on en parle dans deux jours quand je serai arrivé. Bisous partout.

Vern

Note

[1] j’adore ce film

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