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Côme de la Caterie

Chambre 9

Avis de tempête

BST_TEMPETE.JPG, sept. 2020

- Bonjour Monsieur Côme ! Tu veux bien que je te dise tu ? Maman voudrait pas mais si toi tu dis que je peux, je te dis tu ! (Je n’ai pas eu le temps de lui dire qu’il fallait toujours écouter sa maman…) C’était pour te dire merci pour le livre avec Niels et les oies !
- Ça t’a plu ?
- Oh oui c’est trop bien de voyager comme ça sur le dos d’une oie ! A l’école la maitresse elle nous a demandé de raconter un truc de nos vacances… j’avais plein de trucs à raconter, mon anniversaire, la partie de pêche, la boussole de Gaston, la sortie avec Natou qu’était super bien, les films avec Elisa. Mais c’est quand j’ai parlé du livre. Ma maitresse elle a voulu que je raconte, c’est normal à l’école on nous dit toujours qu’il faut lire. Alors j’ai dit que ça m’a plu l’histoire de ce Niels qui est ensorcelé à devenir petit parce qu’il est méchant et qui redevient gentil avec les oies. Et à la fin il redevient grand…
Elle me regarde avec l’œil malicieux. Tu étais méchant quand t’étais un enfant ? Parce qu’avec Natou, on se disait que t’avais pas fini de grandir ! Tu m’en veux pas si je dis ça ?
Et elle s’est envolée quand sa maman l’a appelée…

Voilà, ça, c’était Adèle dimanche après-midi. Un tourbillon de fraicheur, de questions, de malice, de vie et de candeur.
Non Adèle, je ne t’en veux pas d’avoir posé LA question…
Tu as peut-être tout compris à Côme : peut-être qu’il ne s’est pas encore totalement débarrassé du mauvais sort. Peut-être qu’il n’a suivi les bonnes oies sauvages pour être totalement libéré.
Mais ça viendra…


Lundi matin, je me suis levé, iPod en mode “aléatoire” et la voix de Gundula Janowitz… Mozart… Ah ! lo previdi m’a submergé.
La dernière fois que je me suis levé avec Ah ! lo prévidi, j’ai été viré du lycée privé Aux lazaristes de Lyon. Mes cours de philo étaient trop… sulfureux…
Une autre fois, avec le même aria dans les oreilles, j’avais failli me noyer au moment où Gundula chantait Deh, non varcar quell’onda, anima del cor mioAh, ne traverse pas l’onde, / âme de mon cœur.
Ben non je ne l’avais pas traversée, pas eu le temps, le kayak s’était renversé et j’avais été incapable de le redresser tout seul.
Massage cardiaque, pompiers, hôpital…
Je ne suis plus jamais monté dans ce qui ressemblait de près ou de loin à un cercueil flottant.


Après le petit déjeuner (tartine beurre salé, confiture de myrtilles, miam… pain au raisin, burp !) j’ai voulu remonter à ma chambre mais…
Vé, je suis Adrrrrriana (je n’ai pas compris le nom : Aresta ? Arleta ? ), je suis la mamoucka de Natouchka. Fan, je viens de Marrrrseille je suis toute escagassée de fatigue. Je veux voir ma Nanouchka ! MAINTENANT ! Où elle est ?
Mon dieu ! Une tornade léoparde gueularde. Tonitruante ! (marrant ça, Toni-truand… Je me fais rire tout seul…)
Je ne sais pas comment Mme Lalochère a fait pour supporter cette irrrrrrruption. Toujours est-il que 20 minutes plus tard, Adrrrrriana envahissait l’espace sonore de la réception, un café à la main.
Mais franchement, ce truc léopard… Fashion faux-pas ! je devrais la dénoncer à Christina Cordula…
Tempête, que dis-je tempête… tornade sonore, tornade esthétique, tornade tout court.
Je suis sorti me promener…


Vers 11h00, quand je suis rentré de ma balade, la voiture de gendarmerie était garée devant l’auberge.
Quand je suis rentré dans le hall, en réponse aux deux gendarmes, Vernon a tendu la main vers moi : tenez le voilà qui entre !

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