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Calliste Saunier

Chambre 3

L'enthousiasme pataud des débutants

Les jours passent vite quand on est en vacances.

Les jours passent vite quand on est heureux.

Nous voltigeons, de promenades à deux en moments chacun de notre côté. De journées sociables à nuits intimes.

C’est curieux autant de bonheur après autant d’enfer. On a presque du mal à se reconnaître dans le bonheur, tant on s’est définis par les calamités qui nous entouraient.

A propos de calamité, j’ai fini par appeler mes parents pour leur annoncer mes tournants de vie. Bon. Juste le fait qu’il m’ait fallu autant de temps est un indice du fait que la conversation a été… déprimante, minante. Ce qui me semblait de bonnes nouvelles leur a paru comme une damnation qu’il faudra cacher aux voisins.

J’ai fulminé un peu. Puis j’ai fait comme la dame qui était là au début de l’été, j’ai couru jusqu’au lac, jeté ma robe juste avant de m’y jeter. Il est effectivement très mal chauffé. J’ai traversé d’un crawl rageur. Me suis trouvée un peu conne quand il a fallu décider si je faisais le tour à pied, trempée pour revenir ou si je nageais dans l’autre sens. L’aller m’ayant bien calmée je n’étais pas sûre de tenir un rythme suffisant pour me tenir chaud. Et j’ai vu Artus débarquer, une grande serviette d’une main, un peignoir de l’autre. Il y a deux ou trois occasions dans une vie où avoir un mec attentionné, c’est vraiment avoir un sauveur, et celle-ci en faisait partie.

Heureusement cet après-midi, les Midaloff, le petit couple avec le récent retraité et sa femme si maternelle et gentille, nous avaient proposé un atelier danse de salon.

Honnêtement je ne sais même pas pourquoi on a dit oui. On avait jamais dansé ensemble, jamais parlé de l’envie de danser (et pour cause). Mais ils sont adorables, les Midaloff, et puis il y avait Élisa et son Javot, et deux femmes que je ne connaissais que de vue et qui ont dansé fort joliment toutes les deux. Et Paul Dindon avec un grand beau mec qui est visiblement son amoureux.

Bref. Pour qui a vu le film “4 mariages et 1 enterrement”, une image reste gravée à tout jamais. Celle de Gareth, le plus âgé de la bande, en train de danser avec enthousiasme, énergie et le degré zéro de la grâce et de l’adresse.

Voilà. Artus et moi, on est de cette race là. Exubérants, expansifs et terriblement mauvais danseurs. Vraiment, Gareth, à côté de nous, c’était un petit rat de l’opéra.

Mais on a ri !! Je crois que je n’ai jamais autant ri de ma vie. Et toute la rage, la frustration et la colère qui restaient en moi ont été lavées par des larmes de rire.

Alors merci Jojoff, merci Julie, pour ce moment qui a dû être terrifiant pour vous. Pas sûr que vous nous réinvitiez à danser mais merci de nous avoir offert ce moment et merci d’avoir ri avec nous. Et désolée pour ceux qu’on a bousculés au passage dans une vision beaucoup plus académique de ce qu’est la danse de salon.

Putain ça fait du bien de rire comme ça.

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