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Julia Ricci

Chambre 11

une ombre dans la Forêt

Il fait frais et sombre dans cette petite clairière, le ruisseau glougloute gentiment en arrière-plan, je pose mes tambours devant la cabane. Il y a un billot passablement usé qui fera parfaitement l’affaire ! J’extirpe donc ma darbouka de son étui et commence à vérifier la tension de la peau et à la chauffer légèrement de la paume, puis je m’assois sur le billot et teste la peau du bout des doigts. Hmmm … un peu mou ce son, la peau est froide et l’atmosphère un peu humide, je vais donc employer les grands moyens ! Zippo mon ami, viens réchauffer de ta flamme claire cette membrane un peu récalcitrante !!!

Il n’a fallu que dix minutes pour que l’instrument soit opérationnel, je me suis installée sur le billot, ai confortablement calé le fût d’argile entre mes genoux et j’ai commencé à taquiner la bête. Mon prof me disait toujours que c’est un instrument capricieux et joueur, qu’il faut persuader, à forces de caresses ou de chatouilles, de tapotements délicats ou de glissés maitrisés, de venir jouer avec toi. Et c’est un peu ce que j’aime dans cet instrument, on n’en joue pas, on joue avec !

Dans cette semi-transe qui survient quand on s’immerge dans ce genre de jeu hypnotique, j’ai perdu le contact avec la réalité. J’y ai été ramenée, assez brusquement, par un craquement de branche. J’ai cherché alentour à appercevoir l’animal responsable, sans rien voir qu’une vague silhouette ombreuse s’éloigner derrière un buisson.

Allons bon, ça c’était pas un animal. Enfin si, mais plutôt du genre bipède à station verticale [1] qui n’a pas envie d’être vu.

C’est pas tout ça mais j’ai plus envie de jouer moi du coup. Allez on rentre !!

Note

[1] j’adore cette chanson

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