Chose curieuse, j’avais gardé sur moi le carnet offert par Madame Lalochère tout l’été. Et maintenant je le déballe naturellement et je reprends le fil.
En revenant à Paris j’étais tellement euphorique que j’ai rompu avec mon psychiatre, arrêté les antidépresseurs. Convaincue que mes hormones du bonheur étaient le signe d’un retour à la normale.
Huit jours après j’ai rampé devant ledit psy pour qu’il me donne un rendez-vous en urgence. Comme une merde, sauf le bout de mon cerveau qui clignotait pour Artus, plus ou moins. Effet de sevrage trop brutal, m’a-t-il répondu, on va faire les choses proprement.
Et pour la première fois depuis longtemps c’est surtout lui qui a parlé. Du fait que la violence professionnelle subie ne se réparait pas miraculeusement du fait d’avoir quitté mon travail. De la nécessité de prendre le temps de fabriquer de nouveaux mécanismes, de nouveaux chemins.
Je lui ai parlé d’Artus et de mon bonheur tout neuf. Il a souri, m’a souhaité bien du bonheur, et m’a demandé, comme ça, l’air de rien : “Mais vous ne voudriez pas lui transférer la charge de votre bien-être, ça serait lourd pour un début d’histoire ?”
Abruti de psy. Il m’a encore eue.
Et effectivement ça n’est pas le job d’Artus, de Mathilde, des hormones et du cœur qui bat de réparer le mal fait par d’autres. Ils sont plutôt un symptôme que je vais bien moins mal qu’avant.
On va tenter de faire de la téléconsultation avec ce con de psy, quand je serai installée. Je ne me vois pas tellement changer de personne maintenant, en plein virage. Je me rends compte que tout agaçant qu’il soit à me mettre dans le nez des choses que je n’ai pas envie d’entendre, il a été la seule présence bienveillante à qui je puisse tout dire de ce qui me travaillait, pendant des années.
Bref. Assez pensé aux nœuds au cerveau. Artus est parti tôt ce matin capturer les lumières du soleil levant sur la montagne, je vais essayer de trouver des volontaires pour un tour à vélo ou une promenade !
1 Commentaire de Natou auteur -
Tellement juste cette tendance à aller trop vite dès qu’on sent un mieux !
2 Commentaire de Kozlika -
Je l’aime assez bien ton con de psy moi. Et je parie que toi aussi dans le fond, avoue ;-)
3 Commentaire de Avril -
Quand on traite son psy de con, c’est qu’il a parfois tapé dans le mille.
Kozlika : +1
4 Commentaire de Sacrip'Anne -
Vous me paraissez faire une belle équipe tous les deux :)
5 Commentaire de notafish -
Ah ces
cdons de psy ! Welcome back Calliste. :)6 Commentaire de Malia ( l'auteur de ) -
Comme c’est bien retranscrit, la cure, ces émotions-là…