Lundi 31 août
Quel plaisir d’écrire à la main, je retrouve mes 15 ans… toujours un cahier dans mon sac où coucher mes pensées. J’ai été diariste plus ou moins non stop entre 10 et 28 ans. Puis mon ex-mari, qui n’était encore ni mon ex, ni même mon mari, a lu mon journal intime et je n’ai plus jamais repris mon stylo.
Bref, je n’ai aucune intention de parler de lui ! Mais quelle bonne idée ce carnet dans la chambre. Et il est beaucoup plus beau que mes Clairefontaine de l’époque. L’auberge aussi semble charmante. Ce séjour commence sous les meilleurs auspices, ça me change des hôtels miteux.
Je suis arrivée ici cet après-midi, sous la pluie, en taxi depuis la gare de Bourg-en-Bresse (merci les clients pleins aux as). La réceptionniste était adorable, pas l’accent d’ici, mais un sourire désarmant. Par contre, j’ai dû faire une drôle de tête quand elle m’a tendu ma carte d’identité et la clé de ma chambre en me disant « Bon séjour à l’auberge Mademoiselle Aglaé. » Des années que plus personne ne m’a appelée comme ça.
Aglaé… Un prénom choisi par ma mère, qui rêvait aux héroïnes de Dostoïevski et aux trois grâces (et qui aimait tellement étaler sa culture). Mais à l’école, bien sûr, mes petits camarades s’en fichaient bien que je sois censée avoir un prénom mi-princesse russe, mi-divinité grecque, alors qu’il existait une petite truie du même nom. Aglaé…
Heureusement, grâce à mon père et à la tradition familiale des Etienne, j’ai un deuxième prénom. Caroline, c’est parfait, c’est passe-partout et tout le monde connaît une Caroline. Mon brave papa, on peut toujours compter sur lui.
Je m’appelle Aglaé Caroline Etienne, donc. ACE. Tout comme mon père, Alain Christophe Etienne et mon grand-père, Albert Charles Etienne. Je crois que seuls les garçons étaient censés être des as dans la famille Etienne, mais mon père devait avoir bien senti qu’il ne convaincrait pas ma mère de faire un deuxième enfant. Je ne comprends d’ailleurs toujours pas pourquoi elle a accepté de faire la première.
Allez, assez griffonné. Une douche rapide, un bref repérage des lieux. Ma chambre est au premier étage, parfait pour observer les allées et venues. Si j’ai bien compté, il y a 20 chambres en tout, je devrais vite avoir une liste d’occupants à jour. Et je file au restaurant, j’ai faim !
Rapport de mission – lundi 31/08/20
Arrivée sur les lieux à 16h42
Prise de possession de la chambre et repérage intérieur (plan sommaire de l’auberge en annexe)
Repas au restaurant à 19h30 en vue d’identifier les premiers clients masculins (à compléter)
1 Commentaire de Avril -
Amusant ce jeu de famille sur ACE ! (et pour le clin d’œil cinématographique aussi).
Je sens que cet As de trèfle va piquer mon cœur, Caro. ;)
2 Commentaire de SacripAnne -
Avril m’a piqué mon commentaire ! Bienvenue Caroline✌️
3 Commentaire de Come-de-la-caterie -
Bon… c’est quoi ces gens qui “repèrent” les lieux ? Qui observent les allées et venues ?
On peut pas être tranquille, non ?
(Dit le mec qui en a fait de l’espionnage sauvage son fonds de commerce…)
4 Commentaire de Jeanne Lalochère -
Oh oh ? Détective privée ? Flic ? Espionne ? Bienvenue à l’auberge, Caroline, mais il n’y a vraiment rien de bizarre ni d’intéressant ici.
5 Commentaire de notafish -
@Jeanne je me demande si tu as bien observé autour de toi. Il y a autant de bizarre que d’intéressant dans le coin !
Bienvenue Caroline !
(Et June ET SacripAnne m’ont piqué mon commentaire, on a bien les mêmes références, tout va bien.)
6 Commentaire de La commanditaire de Caroline Etienne -
Merci à tous pour l’accueil! Je vois que les références musicales des années 90 sont largement partagées :)
Et sinon, il me semble justement que cette auberge présente une proportion de gens bizarres ou intéressants bien plus élevée que la moyenne. Mais je viens d’arriver, je me trompe peut-être!! ;)