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Natacha, dite Natou 13

serveuse

L'apprivoisement

Hoï mes folovers ! Entre le travail et les évènements ! J’ai presque plus le temps de vous écrire !

Alors comme je vous disais, lundi soir finalement je suis allée à la ferme, mé figure toi que Sébastien l’y était pas, l’était parti voir des amis à Bourg. Quand Antoine a vu ma tête de figue, y m’a dit :

- T’inquiète pas Natou, y vas rentrer dans la soirée, tu veux diner avec nous ?
- Bé, pourquoi pas.

On a diné tranquille, y sont gentils tous. Et pi comme on était au dessert, Sébastien est arrivé ! Hoï, mon cœur l’a fait un bond, j’ai cru que j’allais tomber de ma chaise ! Y m’a fait un de ses sourires, mamamia ! Enfin bref, y s’est assis avé nous et pi on a causé tous ensemble.
Et Après… Bé, y m’a raccompagné à l’auberge.

Y poussait mon vélo et on a marché dans la nuit, tous les deux. Y’ m’a dit :

- Tu vas faire quoi, à la fin de l’été ?
- Bé, si DameJeanne me garde, je vais continuer à travailler avé elle. Tu sé elle m’apprend plein de truc sur le métier, je l’adore cette femme.
- Ah, tu ne retournes pas à Marseille ?
- Ah ça non !
- Tant mieux !
- Et toi ? Tu restes à la ferme ou tu repars ?
- J’ai fini mes études d’agronomie, je me suis spécialisé dans le développement durable. Mon père voudrait que je reprenne la ferme, mais moi, j’hésitais à rester ici.
- Ah ?
- Oui, mais finalement, j’ai bien envie de m’installer. Tu sais ce que j’aimerai ?
- Non quoi ?
- J’aimerai transformer toute la production en agriculture bio et puis peut être faire du woofing.
- Du quoi ?
- Y a plein de citadins, partout dans le monde, qui rêvent d’un retour à la terre et qui viennent passer leur vacances à travailler à la ferme, contre le gite et le couvert.
- Y sont fadas ! Des vacances à travailler !
- Non, c’est génial, tu rencontres plein de gens différends, tu discutes ! Tu vois, quand t’es agriculteur tu peux pas voyager, la terre et les bêtes, tu peux pas les laisser, alors là du coup, c’est le monde qui vient à toi !
- Oui, quand tu le dis comme ça, ça fait rêver, c’est vré…
- Et toi, c’est quoi ton rêve ?
- Moi ? Bé, je voudrais être DameJeanne…

On est arrivée à l’auberge, vé, j’aurai voulu qu’elle soit à l’autre bout du monde pour qu’on se dise jamais au revoir. Mé j’ai pensé que le lendemain on irait avé June à la ferme , alors ça m’a consolée !

Le lendemain, vaï, j’attendais June au pied de l’ascenseur, j’étais tout excitée ! On a filé vite et après j’étais toute contente qu’elle me dise : « Fonce Natou ! »

L’après-midi, je suis allée me promener en vélo ! Sur le chemin, qui je croise ? Sébastien !

- Hé ! Natou ! On ne se quitte plus ! Qu’est-ce que tu fais ?
- Bé je me promène ! Et toi ?
- J’allais à l’auberge ! Une commission du paternel pour Janette !

Bé on a posé les vélos et s’est assis un peu plus loin près d’une rivière à l’ombre des arbres. On a recommencé la causerie là où on l’avait laissé.

- June est revenue à la grange ce matin.
- Oui, je sé.
- Tu sais ce qu’elle m’a dit ?
- Non, quoi ?
- Elle m’a dit que si je te faisais du mal, elle me mettrait ma fourche dans le derrière !

J’ai ri ! té ! J’arrivais plus à m’arrêter et lui aussi y riait ! Cte June alors ! C’est une vraie coupine !

- Elle veille sur toi.
- Bé, vi, on s’aime bien toutes les deux.
- …
- Et tu lui as répondu quoi ?
- …
- …
- J’ai dit que jamais je ne te ferai de mal.

Oh bonne mère ! Ce regard qui m’a fait ! J’avais le cœur qu’allait sortir gambader dans la campagne ; je crois bien qu’il allait m’embrasser, mé je sé pas ce qui m’a pris, je me suis levée d’un bond ! Et j’ai changé de sujet. Y s’est allongé dans l’herbe, il a rien dit. Je me suis rassise à côté de lui. Il a pas bougé. Alors, j’y ai dit ce que j’avais dans mon cœur.

- Tu me plais beaucoup Sébastien.
- Mais ?
- Y a pas de mais ! Je sens bien que mon cœur veut t’aimer. Enfin si, y a un mais, mais c’est pas ta faute. C’est la faute à mon histoire. J’ai peur maintenant. On se connait pas en vré ! Et peut-être que tu te trompes sur moi et peut être que je me trompe. Le cœur y croit savoir, et Julie elle dit que c’est le chemin de la vie, mais mon cœur à moi, j’ai plus la confiance avé lui, on est comme qui dirait un peu faché. Enfin, je sais pas si je suis claire.

Il a juste posé sa main sur la mienne et pi y m’a dit.

- On a le temps, Natou. C’est toi qui décide.

Quand on s’est quitté un peu plus tard, j’avais la tête fifolle et le cœur fadoli que j’en ai pas bien dormi de toute la nuit.

Mercredi matin quand je suis descendue, c’était Charlie à l’accueil elle m’a dit : « Tiens, y a Sébastien qu’a déposé ça pour toi ce matin ? » avé un gros clin d’œil.

Mamamia un mot de Sébastien ! Peu cher ! Qu’est ce qui me dit ? J’ai vite pris l’enveloppe et je suis remontée dans ma chambre pour lire tout de suite !

Natou, si belle et si pure !

Quel petit prince je ferais si je refusais d’apprivoiser le petit renard que tu es !

Tu te souviens, le renard lui explique comment faire, il lui dit ce dont il a besoin pour se sentir en sécurité. Et le petit prince fait exactement comme le renard lui a appris.
J’apprends Natou, en t’écoutant, en t’observant, et j’aime autant cet apprentissage que je t’aime toi.
Depuis que je te connais, tu es devenu ma priorité, je veux dire, je ne peux plus envisager de faire un choix sur ma vie sans me demander où tu y seras. Tu es dans mon paysage, quelque soit la place que tu choisiras d’y prendre.

Sébastien.

PS : Bonne fête Natacha.

Oh peu chère, Mamamia ! Bonne mère ! Salette ! Fan de chichounette ! Cette lettre !!! Elle m’a fait dansé toute la journée de mercredi. J’avais le cœur bondissant ! C’était vraiment ma fête !

Dans l’après-midi, j’ai pouponné le petit Come avé les Midaloff, je me suis prise à rêver…

C’est drôle quand même ce bébé qui porte le même prénom que mossieur Come, j’ai pensé, « dire que lui aussi a été un bébé » et de l’imaginer comme ça, petit chérubin, bé, ça a fini de dissoudre toute ma colère contre lui !

Y a pas de place pour la colère, de toute façon, quand on est heureux !

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