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Hugo Loup

Chambre 19

Frères d'armes


— Hello ma grande !
— Highway ! Où es-tu ?
— A Desgenette…
— Qu’est-ce que tu as ? Tu v…
— Ça va. Ne t’inquiète pas. Je suis venu voir Catelaine. Il a eu un accident dans la Chartreuse.
— Merde ! Grave ? Mais qu’est-ce qu’il foutait là ?
— De la varappe. Il a la gueule passée sous un camion mais sinon beaucoup de chance. Juste un bras et une jambe dans le plâtre.
— J’arrive ! Dans deux heures et demi/trois heures je suis là.
— Attends… calme-toi d’abord, je ne veux pas que tu prennes le volant dans cet état.
— Quel état ? ça va, je gère ! Tu me connais.
— Trop bien ! Il est… 8:49 donc logiquement, le temps que…
— Fais pas chier Thomas ! Je serais là entre 11:30 et midi, c’est tout !
— Appelle-moi, tu me récupères. On ira manger avant.


— Tu vas Hugo ?
— Pourquoi ? J’ai une sale tête ?
— Non. Tu ne manges pas…
— Oh c’est rien. Des choses qui s’enquillent. Et puis Catelain par-dessus… pas facile.
— Comme ?
— J’ai écrit à mes parents. Ça m’a mise à plat. Ils m’ont répondu… Enfin tu sais, toujours les mêmes positions. Le pire c’est leur réaction pour Sado. Mais bon je ne m’attendais pas vraiment à autre chose.
— Tu leur en as parlé ? C’est donc que tu as eu une réponse positive. Tu pars quand ?
— Fin septembre. Tu sais, à force de réfléchir, je ne sais plus trop bien quoi penser. Je vais aller à cet entretien, c’est sûr mais c’est bien la seule chose dont je sois certaine. Pour le moment. Et toi ? Toujours dans tes chemins creux ? Tu étais où quand tu as eu l’appel ?
— Vers Gap. Je pense finir bientôt. Besoin de me poser un moment dans un endroit où je suis à l’aise.
— Tu vas enfin t’installer quelque part ? Que vas-tu faire ?
— Rien de précis. J’ai besoin de réfléchir en me posant, sans doute chez moi… Je te trouve différente… Tu veux en parler ?
— Suis toujours la même. La p’tite guêpe qui pique. Oh ! ça va, pas la peine de rire !


— Salut Cat !
— Mon p’tit Loup ! Content de te voir.
— Oh la vache ! Sévère ! J’espère que tu n’as pas vu ta tête. Tu fais peur, gars !
— Paraît ! Tu as vu mon nez ?
— Toujours aussi beau rassure-toi.
— Grâce à toi en plus.
— Tu lui dis merci pour ton nez cassé ? Je ne comprendrais jamais…
— Il l’avait mérité.
— Clair qu’il ne faut pas te chercher. Tu ne l’avais pas encore prise en main, Thomas, c’est un peu de ta faute. Les petits c’est toujours hargneux, tant que tu ne les as pas matés.
— C’est fini votre sketch là ? Ce n’est pas comme si vous ne me l’aviez pas fait depuis les six dernières années. Fallait pas m’appeler Poucelinette !
— Tu boudes ? Aïe !
— Pourquoi tu ne vises jamais le visage à cet affreux ?
— Parce que je suis…
— Vas-y fais ton modeste. Highway le tombeur de ses dames…
— Et parfois de ses messieurs.
— C’est pas fini vous deux ? J’aurais dû me rappeler que vous vous liguez toujours contre moi.
— Highway version caliméro ! On aura tout vu.
— Elle est où ta coquille ?
— Je vais chercher des cafés. J’en ai marre de voir vos faces hilares.

— Viens là. T’es toute belle. Ça te réussi les vacances dans les montagnes.
— Ce n’est pas vraiment des vacances tu sais.
— Oui je sais. C’est comment ton coin de Jura ?
— Beau !
— Et sinon en version longue ça donne quoi ?
— Heu… Beau et beau ?
— Il sait ?
— Non ! Tu sais, j’y suis partie pour réfléchir à mon avenir. Pour reprendre contact avec la Nature. Pour ça je suis servie. Pour la réflexion, c’est pas gagné.
— Pas pour te lancer dans les interactions sociales ? Thomas…
— Il ferait mieux de se taire !
— Je sais qu’on n’est pas très proche toi et moi. Combien de fois s’est-on parlé ainsi ? La dernière fois c’est après qu’elle soit partie. C’était bien ce que tu as fait pour moi. T’occuper de tout, jusqu’à sa tenue… Merci Hugo.
— Normal de s’entraider, non ? C’est loin de tout ça que je me suis rendue compte combien c’était bien. Je n’avais pas réalisé que si je n’avais pas d’amis, j’avais des compagnons, des frères dans la joie et la peine.
— Tu as toujours été là pour les autres. Mais tu n’as jamais laissé personne être là pour toi. A part ce grand benêt de Thomas.
— Benêt toi-même ! Là où je suis, j’essaie d’aller un peu vers les autres, mais c’est tellement difficile. Je les regarde. Je les ai beaucoup enviés au début. Maintenant, je crois comprendre que… laisse tomber !
— Non ! Pourquoi ? Vas-y continue ! Tu as compris quoi ?
— Putain vous me manquez tous ! Arrête, je veux pas chialer ! Tu veux m’assommer avec ton plâtre ?
— Viens faire un câlin à un vieux matou… Tu veux que je te dise un secret ? En échange du tien. Si si, juste retour des choses. Il est dans le même trip que toi. Complètement perdu ! Et ça fait des mois que ça dure ! Il ne veut pas te le dire pour pas que tu t’inquiètes. Vous faites la paire ! Il y en a qu’ont perdu des fortunes avec vous.
— Tu crois que je n’étais pas au courant ! Franchement ! Quelle bande de nazes !

— Désolé d’avoir été si long. Il y avait une fort jolie infirmière, toute seule… Quoi de neuf ?
— Que du vieux !
— Ben uè… 43 et 48… que du vieux !
— Sale môme ! (en chœur)

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