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Jeanne Lalochère

l’aubergiste

Vole l’hirondelle

Après le service de midi, j’ai passé le relais à Vernon. Nous avons chargé dans le combi deux cartons des ingrédients dont elle avait besoin et je l’ai raccompagnée à son camping-car.

Quand tout fut rangé, nous nous sommes installées côte à côte sur les méridiennes face au lac. L’écho des voix provenant de la petite plage réverbérait sur le lac et parvenait jusqu’à nous indistinctement. Un soleil timide éclairait sa cuisine extérieure, impeccablement ordonnée en attendant le joyeux foutoir qu’elle y mettrait tout à l’heure en se lançant dans la nouvelle recette qu’elle voulait tester.

Je souris en prenant conscience de nos postures si semblables, en miroir, le mug à la main. Elle sourit en retour, elle avait vu elle aussi.

« Je t’aime, Janette.

I know, ma belle. Comment il dit, Tiago ?

— “Ton coloc pour la vie”.

— Voilà. Je suis ta cuisto pour la vie, sweetie.

— Moi aussi !

Oh my god, no! »

Nous éclatons de rire. Je peux partir. J’attrape les clés sur la table et je me dirige vers le combi. Elle m’accompagne et m’en ouvre la porte. Avant que je monte, elle pose une main légère sur ma joue et me prend dans ses bras. On se serre fort. J’ai un peu peur.

« Allez, rrrroule ! »

Contact. J’allume l’auto-radio. En route pour Saint-Claude.

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