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Natacha, dite Natou 13

serveuse

Euroscope

Faut que je vous raconte, y s’en passe des choses, ça va tellement vite que j’ai pas le temps de tout raconter !

Fatche ! Par le début Natou ? Bé non ! Pour une fois, par ce qui vient !

Bé ! On a fait une belle journée pour Adèle hier ! C’était important, pace qu’elle aussi elle a été toute chafouine de la mort du comte ! Tsé !

Gaston est venu nous chercher à l’auberge. À neuf heures pétantes, on était prête. Adèle m’avait fait son programme la veille. Gaston nous a ouvert les portes de la voiture comme des princesses, il a dit :

- Si mesdemoiselles veulent bien se donner la peine.

Adèle à pouffer en lui donnant un coup de coude dans les côtes, il a fait semblant de souffrir le martyr.

- Ou dois-je vous conduire Princesse ?
- A Saint Etienne du bois ! À dit Adèle toute fiérote.
- Humhum, qu’y a-t-il donc à faire là-bas qui fasse briller vos yeux ainsi ?
- De l’accrobranche !

Elle sautait sur le fauteuil de la voiture, tout excitée. Sûr que ça nous a mis en joie dès le départ.

Oh peu chère ! Cette rigolade ! Adèle, Gaston et moi, comme des aventuriers des arbres ! Adèle un vrai petit singe ! Qu’elle est agile cte ninette ! L’a peur de rien ! Et Gaston ! Bé je l’ai découvert ! L’a fait le fadoli ! L’a fait Tarzan dans les branches ! Oh fan ! Qu’est-ce qu’on a rigolé ! Ce qu’on a préféré, c’est les tire-aliens ! Ça ! C’est un truc de jobastre ! Mais que c’est bon ! Adèle me disait chaque fois :

- Natou, fais attention, attache bien les deux mousquetons !
- Hoï Adèle, tu veilles bien sur moi ! Vous avez entendu ça Monsieur Gaston ?
- Oui, on entend que vous dans les arbres ! Même les oiseaux vous leur avez cloué le bec avec vos piaillements !
- Hey Gas ! c’est toi qui gueules le plus fort !
- Un peu de respect pour mon grand âge mademoiselle Adèle, je vous pris
- Hoï, vous êtes pas si vieux !
- Oh si Natou, je suis très vieux, tu n’as pas idée.

Y dit des choses bizarres comme ça des fois le Gaston, ave toujours sa bouche qui sourit et son regard triste, que je sais jamais si c’est des galéjades. Mé bon, dans le doute, je rigole.

On a passé deux heures dans les arbres ! Salette, à la fin j’avais plus de bras, plus de jambes, plus rien ! J’étais rincée ! Adèle avé encore de l’énergie à revendre et Gaston a dit :

- J’ai une faim de Loup !
- Moi j’ai une faim de tigre ! À dit Adèle
- Et bé moi, j’ai une faim de Papou !

Y m’ont regardé avec des yeux de gobis, qué rire !

- Papou, c’est comme ça que j’appelai mon père ! Et il aimait tellement manger, qu’on disait ça chez moi, « une faim de papou ! »
- Ahhh !

Qui zont fait tous les deux en cœur.

On a repris la voiture direction Bourg en Bresse, 10 minutes. On est allé manger à la Brasserie du théâtre, c’est chic té ! On s’en est mis plein la lampe ! Une régalade !

Au dessert, je sais plus comment ça a commencé, avé Adèle on s’est mis à parler euroscope

- Bé toi Adèle, t’es Lion.
- Ouais ! Et toi Natou t’es quoi ?
- Moi je suis Sagittaire ! Je suis née le 1er décembre 1994. Et vous Gaston vous êtes quoi ?
- Devinez !
- Bé moi j’hésite entre Scorpion, et Gémeaux.
- Ah oui ? Et pourquoi ?
- Bé, Scorpions, non, je crois pas, z’êtes pas assez tordu ! Mé Gémeaux, ouais, je vous vois bien Gémeaux.
- Ah oui ? Ils sont comment les Gémeaux ?
- Bé, deux visages, gens qui rient, gens qui pleurent.
- Bingo ! Tu as deviné.
- C’est vré ? ! Oh, suis trop forte !
- Natou, t’assure !
- Bah Adèle, c’est de la chance, en vré j’y connais rien ! Hoï, tenez-voir, y a le journal là derrière vous, Gaston, donnez voir l’euroscope de la semaine !

J’ouvre le journal à la dernière page et je regarde les prédictions !

- Bé, alors, lion !

Si vous avez quelques folles envies à réaliser, c’est cette semaine qu’il faudra vous lancer. Mars en Bélier est capable de vous faire toucher du doigt un peu d’inédit. Quelle fougue !

- Ouais ! C’est trop vrai ! Comme aujourd’hui !

- Bé à moi ! Sagittaire !

V.I.P de la compagnie, star incontestée de votre petite société estivale : on recherchera votre présence, on vous prendra volontiers en considération. Animatrice préférée, compagnie réclamée.

- Natou, c’est tout toi !

- Bé, A Gaston maintenant ! Gémeaux

Vous devez retenir et protéger tous les instants utilisés pour se détendre avec ceux que vous aimez. Alors, si votre semaine débute par un conflit, faites-en sorte de l’éliminer avec un moment de joie. Plus que de compenser, le bonheur de passer du bon temps réduit les mauvaises pensées et améliore le quotidien de manière significative. Ainsi, vous n’avez pas le droit de vous laisser abattre ! Votre mission, si toutefois vous l’acceptez, consiste à multiplier la douceur avec vos essentiels. Amis comme famille, ils font tous partie de votre vie.

- Bé vous faîte une drôle de tête Monsieur Gaston ? ça va ?
- Oui, Natou ! T’inquiète pas ! Tiens, donne-moi le journal pour voir.
- Tenez.
- Je l’emmène, ça me fera un peu de lecture pour m’endormir ce soir.
- Si tu veux de la lecture Gas ça tombe bien ! Prochaine étape la librairie !
- Ok allons- y

On a donc fait les deux rues qui nous séparent de la librairie, j’ai vite oublié la drôle de tête du Gaston, j’ai compris plus tard mais je vous le raconterais après.

Adèle a passé des heures à regarder des livres, des BD, Madre de dios ! Je savais pas qu’une nine pouvait autant aimé lire. J’y ai dit à Gaston :

- Dîtes, je viens de lire le petit prince. Je suis pas fortiche côté lecture mais c’est Adèle qui me l’a prêté et ça m’a plu. J’aimerai bien en lire un autre, mé quoi ?
- Essaie la série des Malaussene de Pennac. Tiens regarde, ils sont là.

Je prends le premier livre et j’ouvre au hasard

-Dis voir, Ben, est-ce que tu pourrais me dire pourquoi cette saloperie de participe passé s’accorde avec ce connard de C.O.D. quand il est placé avant cet enfoiré d’auxiliaire être ? - _”Avoir”, Jérémy, devant l’auxiliaire “avoir”.

- Ho ! Ça me plait ! Je prends !

Après on s’est promené dans la ville. On est passé devant le cinéma « la Grennette », hoï, y ‘avait un Film de Javot à l’affiche « L’Ibère sera rude ». Adèle voulait aller le voir bé y avait pas de séance avant 19h, ça faisait trop tard et pi Gaston a dit que Javot faisait du bon cinoche mais long et chiant. Fan, je vois pas bien comment ça peut être bon, long et chiant en même temps !

Et puis est venu l’heure de reprendre la route, Adèle s’est endormie. Au bout d’un moment Gaston me dit :

- Tu viendrais diné à la maison ce soir ? Charlie et Léo seraient contente de te voir.
- Bé sur, ça ferait plaisir, mais je veux pas déranger.
- Natou, « V.I.P de la compagnie, star incontestée de notre petite société estivale »
- Arrêtez monsieur Gaston ! C’est des foutaises tout ça !
- Bon, si t’arrêtais de m’appeler monsieur et si tu passais au « tu » maintenant non ?
- Bé, j’ose pas, avé vous je me sens timide !
- Fais comme tu veux, après tout.
- C’est pas que je veux pas hein ! C’est que je suis pas sure d’y arriver.
- C’est pas grave Natou. Casse pas la tête comme dirait Henri ! Bon alors, tu viens diner ?
- D’accord !
- Et je te ramènerai à l’auberge après ou Charlie, ou Léo, enfin, on te ramènera.

On a déposé Adèle à sa mère vers 17h et pi on est reparti direct. Charlie et Léo m’ont fait une fête !
On s’est installée à la table dehors, sous le bel arbre et on a pris l’apéro. Y faisait des allers retour dehors-dedans, qui apportait à boire, qui apportait de la grignotte. Charlie et Léo se sont mise chacune d’un côté de moi et Gaston juste en face. Il a posé le journal du midi devant moi et y m’a regardé avé son regard triste. Je sé pas pourquoi je me suis mise à trembler.

- Natou, ouvre le journal, de l’autre côté de la page de l’horoscope. Voilà.

Il y avait une série de photos.

- Tu vois la troisième photo en partant de la gauche ?
- Madre de dios !!! Toni ?
- Tu as vu le titre ?
- « Coup de filet dans la Mafia Marseillaise » Bé, je comprends pas. Qu’est-ce que ça veut dire ?

Je pouvais plus m’arrêter de trembler, Charlie m’a serrée fort contre elle. Léo me caressait les cheveux pendant que Gaston m’espliquait

- Toni est le second fils d’un grand mafiosi Marseillais. Toute la famille a été arrêté.
- Toni ?
- Oui, Toni.
- Toni est arrêté ?
- Oui.
- Y faisait du trafic ?
- Je ne sais pas ce qu’il faisait, en tout cas, lui et toute sa famille ont été arrêté. C’est écrit dans le journal.
- Je comprends pas, je comprends pas.

Je tremblais de plus en plus fort ! Je me suis levée d’un coup ! Je suis partie tout droit dans la campagne en courant, jusqu’à ce que je tombe. Et là, par terre, je me suis mise à pleucrier.

Oh Papou !

Il est venu vers moi, y m’a portée dans ses bras, y m’a couchée dans un lit, y m’a donnée à boire quelque chose, j’ai dormi un petit moment. Me suis réveillée, y faisait quasi nuit, Léo était là, à côté de moi.

- Tu as faim ?
- Non, je crois pas. Il est tard ?
- Pas très, 21h30, tu as dormi trois heures environ. Essaie de manger quelque chose.
- Aide-moi à me lever, je me sens tout engourdie.
- On t’a donné un calmant, ça va passer.
- Ah.

J’ai retrouvé Gaston et Charlie dehors, y me regardait comme le lait sur le feu. J’ai dit :

- On en parle plus ! C’est fini. Ça va maintenant.
- Tiens mange.
- Merci.

J’ai mangé, on a causé, on a même rigolé et pi Gaston m’a ramenée à l’auberge.

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