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Natacha, dite Natou 13

serveuse

Natou et Sébastien

- Bonjour Natou, on t’a pas vu depuis un moment, comment ça va ?
- Bé Monsieur Antoine, ça va, faut bien !
- Tu viens voir ta poule ?
- Bé vi, elle va bien ?
- En pleine forme ! Elle nous donne des bons œufs !
- C’est bien ! Suis contente alors !
- Qu’est-ce que tu as à regarder à droite à gauche ? Tu as perdu quelque chose ?
- Vous me charrier monsieur Antoine ! Je me demandais si Sébastien était dans les parages ?
- Ah, l’est plus intéressant que ta poule c’est sûr !
- Arrêtez Antoine ! Je vais être toute rouge alors que y a pas de quoi ! J’ai quelque chose à lui demander.
- Bé tu le trouveras près de la grange, il me répare le tracteur !
- Merci Antoine !
- Pas de quoi !


- Dis Sébastien, je voulais te demander quelque chose
- Oui ?
- Tu sé, j’ai fini de lire le petit prince.
- Ça t’a plu ?
- Beaucoup oui, mais tu sé, j’ai pleuré comme une nine à la fin, fan j’ai cru que je pourrai pas m’arrêter !
- Oui, moi aussi ça me fait ça.
- Fatche ! Toi aussi ? Tu as pleuré ?
- Oh oui, et chaque fois que je le relis, je pleure.
- Bé ça alors ! C’est quoi, c’est de l’envoutement ce livre ?
- Tu es si drôle Natou ! Moi je crois que ça me fait penser à ma mère.
- Ta mère ?
- Oui, tu le sais peut être pas, mais ma mère est morte quand j’avais 8 ans. Mon père s’est remarié 3 ans plus tard et mon petit frère est arrivé l’année d’après.
- Oh, bé, c’est fada ça.
- Quoi ?
- Bé, moi j’ai perdu mon père au même âge, pareil que toi. Et ma mère elle s’est mise ave mon oncle, c’est comme ça que j’ai grandi dans son bar et que j’ai appris le service.
- Ben, tu vois le petit prince, quand il s’en va, quand il parle des étoiles,
- Oui
- Et bien moi je pense à ma mère, qui doit rire dans l’une d’elle.
- Et ça te fait pleurer ?
- Un peu, et ça me fait sourire en même temps
- C’est pour ça tu crois que j’ai pleuré ? A cause de mon papou ?
- Je ne sais pas, c’est possible
- Bé, surement que c’est ça. J’ai pensé beaucoup à lui ses derniers temps. Y me manque.
- Oui, ils nous manquent pour toujours ceux qui s’en vont.


- Sébastien je vais t’avouer quelque chose
- Quoi ?
- Bé, pour moi, je t’appelle « le petit prince » à cause de la couleur de tes cheveux ?
- Oh, ça me fait plaisir, c’est un joli surnom.

On s’est regardé, il a prit ma main dans la sienne. On est resté comme ça, un petit moment d’éternité.

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