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Natacha, dite Natou 13

serveuse

Le petit prince et Nokomis

Bé, je vous la raconte ou pas l’histoire du petit prince ?

J’aime bien l’appeler comme ça, entre nous, mé en vrai il s’appelle Sébastien. C’est le fils d’Antoine.

Vaï, je vais encore trop vite, ou est-ce que je m’étais arrêté ? Ah oui, quand j’ai entendu une voix dire :

- S’il vous plait, dessine- moi un mouton.

Il était là donc, debout, très grand pour un petit prince, aussi blond que les blés ça c’est sûr ! Il avait un gentil sourire et des yeux doux comme l’eau du lac. Té ! Comme je le regardai sans rien dire, (pour une fois), il a ajouté :

- Je vous dérange dans votre lecture, pardon.
- Vous connaissez ?
- Le petit prince ? Oui, presque par cœur.
- Par cœur ? Comment c’est possible ça, de connaitre tout un livre par cœur ?
- Je ne sais pas, à force de le relire sans doute.
- Ah oui, comme les chansons qu’on aime et qu’on écoute en boucle. Je savais pas qu’un livre ça pouvait faire pareil !
- Vous n’aimez pas lire ?
- Beh, si j’aime bien, j’adore qu’on me raconte les histoires, mais quand je lis, ça m’endors, alors c’est pas facile.
- Vous savez, c’est un réflexe naturel. Ça vient de l’enfance, les parents lisent des histoires aux enfants pour s’endormir alors ça crée un réflexe.
- C’est vré ? Vous vous endormez vous aussi quand vous lisez ?
- Oui, ça m’arrive ! Mais au fait je ne me suis pas présenté, je suis Sébastien, le fis d’Antoine.
- Moi c’est Natou.
- Vous venez de Marseille ?
- Oui ! Comment vous savez ?
- Et bien, vous avez l’accent de là-bas.
- Moi ? J’ai un accent ? Pas du tout ! C’est vous qui avez un accent !
- Moi ?
- C’est des galéjades tout ça, hein, faites pas attention !

Il me sourit, mamamia ce sourire ! Y ferai fondre un cœur de glace, alors un cœur comme le mien, c’est l’ébullition !

On a causé un petit moment comme ça, gentiment ! Puis, il est allé aider son père et moi je suis rentrée à l’auberge. Sur que je vais retourner à la ferme voir ma galinette ! Té !

Donc ça, c’était dimanche après-midi. Lundi, je vous ai raconté avé Vladimir et pi le soir, normalement je travaille pas, mais j’ai donné un coup de main, y’avait du monde et pi DameJeanne a beaucoup à faire pour préparer l’anniversaire d’Adèle, ça m’a fait plaisir qu’elle me demande et encore plus de dire oui. Elle est courageuse, DameJeanne, elle travaille beaucoup, trop peut-être, mais elle se plaint jamais, en tout cas moi je l’admire ! Vé !

Enfin, bref, j’étais de service en salle donc, et Nokomis, tu sé, la jeune fille qui m’a fait forte impression, qu’est belle comme le jour et la nuit réunit, elle me propose d’aller faire une excursion en forêt, la nuit, avé elle !
Fan de chichoun ! C’est une proposition qui se refuse pas ! J’en reviens toujours pas qu’elle m’ait proposé à moi, petite Natou de rien du tout, comment je peux intéresser une jeune fille comme elle ? C’est le mystère ! Mé bon, on me propose, moi je dis oui ! Tu penses, c’est une belle aventure !

Bon j’étais pas rassurée, rassurée, hein, la forêt, la nuit, c’est pas ce qu’on peut appeler mon habitat naturel, mais ave Nokomis qui avait l’air si tranquille, j’ai pensé à Jojoff et à son instinct et j’ai décidé que je pouvais avoir la confiance.

Bé vous le croirez ou non, mais dehors, dans le noir, il y avait un chat. Juré qu’il avait l’air de nous attendre. Elle m’a dit :

- C’est mon garde du corps !

Oh Fan, à partir de là, je sé plus trop. Peut-être que j’ai rêvé ? On a marché main dans la main, on a regardé les étoiles, j’ai caressé le chat, on a pique-niqué dans la nuit… je crois … J’ai fait le plus beau rêve de toute ma vie… ou bien je l’ai vécu. C’est fada ça non ? Juré, je sé plus. J’ai une chanson dans la tête que je peux pas chanter, c’est une chanson que je connais pas. C’est fada ça non ?

Bé, c’est pas grave, ça arrive ça des fois, c’est le manque de sommeil, ça embrouille tout. En tout cas, mardi matin j’avais les yeux bordés d’anchois ! Vécu ou rêvé, c’était une belle aventure ! Peut-être si c’est un rêve que je pourrai y retourner ? Mais les rêves, c’est pas nous qu’on décide, c’est comme l’amour, ça nous tombe dessus !

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