Hier, les muses ont rendu visite à leur réalisateur. Calliope a éloigné son attention de moi. Érato est venue lui chatouiller l’inspiration. Melpomène lui a servi un repas de gourmet. Terpsichore lui a versé un bon verre de vin. Clio lui a chuchoté à l’oreille. Euterpe lui a allumé son cigare. Polymnie lui a donné de quoi écrire. Thalie a guidé sa plume sous les étoiles illuminées par Uranie. Je me suis consolée de cette distance entre nous en le voyant passer la soirée à gratter le papier sur le balcon, dans ses pensées.
Allongée sur mon lit, j’en ai profité pour mater un film sur Netflix. Meeting Joe Black, ou la Mort amoureuse. J’adore Anthony Hopkins et la plastique de Brad Pitt ne gâche rien. Pas un chef-d’œuvre, loin de là, mais une histoire vraiment touchante.
William Parrish : It’s hard to let go, isn’t it?
Joe Black : Yes it is, Bill.
William Parrish : What can I tell you ? That’s life.
De temps en temps, je jetais un œil sur le balcon. Juste pour admirer l’artiste à l’ouvrage. C’est beau un homme en pleine création. Je ne l’ai jamais aimé autant qu’à cet instant, je crois. S’il savait. Ne pas lui dire. Il pourrait en profiter.
J’ai attrapé mon téléphone pour envoyer un SMS à Natou :
À Rayon2Soleil :
Coucou, Miss.
Je suis passée lire ton blog tout à l’heure. Mais comme je ne sais pas si tu fakes encore la joie à cause de l’autre tanche, je viens aux nouvelles. Bien dans tes baskets avec ta nouvelle vie ?
Je te bisouille la face.
Manifestement, Éric allait bûcher son synopsis toute la nuit. Je suis tellement curieuse de savoir ce qu’il va pondre.
Dans ma précipitation à revenir à l’auberge, je n’ai pas pris la peine d’emporter avec moi un certain objet mutin. Dommage. J’en aurais bien eu besoin ce soir.
♪ Ding ♪
À Coupine June :
Hé ! Té, ça fait plez ton message. Oui, oui, tkt, je gère. Je te raconte tout bientôt. Promis.
Je te claque la bise. Bonne nuit Coupine.
Rassurée, j’ai pris un bouquin.
Curieuse, mais pas au point de m’en couper le sommeil. J’ai sombré.
Réveil en pleine nuit. Seule dans mon lit dans les draps bleus froissés.
J’ai voulu le rejoindre dans le sien. Point de Javot.
Le téléphone indique trois heures vingt. Où pouvait-il être ? S’il croit que je vais le questionner, il se plante. Retourner dans ma chambre, me coucher. Et s’il arrive avant que je me rendorme, faire semblant.
Avant que l’écran de l’iPhone ne s’éteigne, j’ai vu la date du jour affichée sous l’heure.
Du haut de mon petit nuage, j’avais complètement zappé.
On est le 10 août.
Fuck
1 Commentaire de Sacrip'Anne -
C’est pourtant un jour faste : l’anniversaire de mon neveu !
2 Commentaire de Éric Javot -
C’est pas une bonne date le 10 aout en plus c’est juste après le 9 et peu avant le 11 ! C’est dire !
3 Commentaire de julmud -
Avec la mode de tous ces billets à suspens, il y aura bientôt assez de suspentes pour que l’Auberge puisse construire un pont pour traverser le lac !
(Vous inquiétez pas, je connais le chemin de la sortie et m’y rends de suite…)
4 Commentaire de Tomek -
Je pense que les auteurs regardent trop de séries avec cliffhanger incorporés.
Ça manque de kleenex, non ?
5 Commentaire de Avril -
Sacrip’Anne : Bon anniversaire à lui alors :-*
Éric Javot : :D Il se peut que la June soit tombée amoureuse à cause de ce genre de commentaire à l’humour javotien.
Julmud / Tomek : Certains cliffhangers sont aussi inévitables lors de ping-pong improvisés, pour laisser l’autre rebondir à sa guise.
Tomek : Et de bouteilles vides aussi. ;-)
6 Commentaire de notafish -
Avec cette chaleur, les billets à suspense c’est tellement dur à supporter….
7 Commentaire de julmud -
@Avril : Au vu du billet suivant de June, le cliffhanger de ce billet n’avait rien à avoir avec une quelconque partie de ping-pong improvisé… ;-)
8 Commentaire de Avril -
Je parlais en général (“Certains cliffhangers”), pour tous les cliffhangers qu’on peut lire sur ici ou là sur le blog. Pas pour celui-ci ;-)