Auberge des Blogueurs

Bonsoir ma belle, Oh punaise, quel lieu de villégiature ai-je choisi! Tu lèverais les sourcils mais Ziggie s’en donnerait à cœur joie : la galerie des personnages est encore plus drôle que son carnaval de Cologne. La jeune Marseillaise est passée du statut de cliente à celui de membre du personnel (ne me demande pas pourquoi) ; elle n’en a perdu ni son sourire, ni son accent et encore moins la sollicitude de l’ensemble des hôtes. Elle dégage une vraie belle énergie. Franchement, elle ne se débrouille pas trop mal (quand je repense à mon premier diner, il y aurait même de l’amélioration!). Cela n’a pas empêché une espèce de loukoum pas frais de l’insulter en jouant la grande scène du 8, parce qu’elle tardait à lui apporter du pain.

Il y a en outre une nouvelle cliente, le clichée de la veuve corse ; elle a l’air un peu folle et tellement caricaturale que je soupçonne l’office de tourisme de l’avoir engagée pour apporter de l’animation. Je l’observais grignotant son petit-déjeuner, aussi matinale que moi. Le goret arrivé tôt lui-aussi, s’empiffrait sur le buffet.

Il y a des clients plus papotage que d’autres ; tu te rends vite compte qu’ils ne bougent pas beaucoup de l’auberge et connaissent presque tout le monde. Tel ce couple de retraité, profs je dirais, environ 70 ans, elle encore belle black, entre Toni Morison et Grace Jones. Ce matin, elle tricotait sous le patio. Quelque chose de rose et moussu qui m’a fait penser à Miss Marple… Toni Morison se faisant un châle!

Je suis parti tôt : tes potes m’avaient invité à déjeuner en plus de goûter leur production : un petit footing, et le temps de s’habiller proprement avant de partir. C’est que finalement ce n’est pas tout près avec ces routes sinueuses au milieu des sapins. C’est sans doute joli sous la neige et les paysages sont bien vallonnés mais au bout d’un moment, tous ces sapins c’est d’un ch**.

Bref, j’avais décidé de passer acheter du fromage sur le chemin, pour pour ne pas arriver les mains vides (oui, j’avais TON vin aussi!) Dans cette fruitière, le bleu de Gex était succulent ; ton Jus du grès 2016 serait impeccable dessus. J’y ai retrouvé le couple de retraité qui, bizarrement semblaient trouvé qu’il faisait chaud ; c’est tout juste si moi, je n’avais pas mis mon pull. Va comprendre. On a engagé la conversation. Faustine et Esteban sont bien des profs à la retraite, avec pas mal d’enfants et petits-enfants si j’ai bien compris. Je leur ai avoué ma comparaison du matin avec Miss Marple. Elle a rit : ” On ne me l’avait jamais fait, celle-là!” Des gens cultivés et intéressants, parlant pas mal … mais on dirait qu’il continue à faire cours. Il doit emmerder ses enfants dans les réunions de famille.

Nous avons prévu de nous retrouver pour un apéro-fromages. Tu vois, je me dégèle. Il doit apporter le vin jaune. je prendrai une de tes bouteilles et de ce que j’ai rapporté de chez tes copains. Je repasserai faire le plein de bleu, comté et autre avant de rentrer… tu crois que 2-3 kg de chaque, ça suffira ? ;-))

Le déjeuner était super ; des gens adorables et franchement, leurs rouges étaient très intéressants. Ils m’ont même laisser faire un peu la sieste à l’ombre, dans le jardin du domaine. Je crois que j’avais un peu trop goûté à un peu tout

Retour à l’auberge avec quelques cartons. La patronne a été sympa et a accepté de les stocker avec les autres. J’avais négocié le droit de bouchon, mais il ne faudrait pas que je le pousse trop loin. Je lui offrirai une ou deux bouteilles à l’occasion. Une salade et au lit! Mais leur salade, Boudu, tu en mange avant un derby! Ou alors ils engraissent les clients, version L’Auberge Rouge. Ici tout serait possible. Non en fait, les énergies sont trop bonnes. Demain VTT pour éliminer tout ça. La poutounade à vous trois.