Auberge des Blogueurs

Ah mes petits folovers d’amour !

Comme je suis contente té ! DameJeanne a dit OUI !!! J’ai un travail ! J’ai un travail, j’ai un travail !!! Je suis comme une fifolle depuis qu’elle me l’a dit !

Et Papou, vé ! Tu es fier dis ?

Hoï ! C’est mon premier vrai travail, ave un salaire je veux dire. Je vais gagner de l’argent ! Salette ! Au bar de l’oncle que dalle, pas déclaré, je prenais les pourboires et basta. Mais là, J’ai UN CONTRAT ! Vé, je me sens … Grande !

Quand elle m’a dit : « C’est d’accord, je vous embauche ». J’ai eu envie de lui sauter au cou et de la bisouiller, mais bé, je crois que ça aurait pas fé bonne impression alors vé ! je me suis contenue.

Alors je commence vendredi, à 11H30 je prends mon service. Je déménage dans les combles à l’étage des employés. C’est tout mignon, on dirait une maison de poupée. Je suis contente de quitter cette chambre de malheur, ça me rappelle trop l’autre, là, je veux même plus dire son nom !

Elle m’a tout bien espliqué :

- Alors, Mademoiselle Alestra, nous sommes d’accord, vous ferez les mises en place et le service du midi et du soir. Vos congés seront le dimanche et le lundi. Il est possible que vous fassiez quelques heures ou journées complémentaires en cas d’évènement particulier qui nécessiterai plus de personnel.
- Ça me va. Dites DameJeanne, vous pouvez m’appeler Natou ? S’il vous plait ? Mon nom de famille, je peux pas vous dire l’effet que ça me fait… ça me fige un peu, je crois que ça me remonte de l’école.
- Heu, oui, heu, Natacha vous conviendrait ?
- Va pour Natacha !
- Tant que nous y sommes, Appelez-moi Jeanne, tout simplement, plutôt que Damejeanne.
- Promis dam, heu Jeanne.
- Bien. Aussi, vous passez de cliente au service, ce n’est pas forcément évident de changer de rôle. Je tiens beaucoup à la discrétion avec la clientèle…
- Oui, je sais Adèle m’a espliqué déjà, pas de questions personnelles.
- Oui, voilà, c’est cela.
- Mé dites, des fois, le client il a envie de se confier, en tout cas au bar de l’oncle ça arrivait souvent.
- Et bien si l’on vous fait des confidences, vous écoutez, vous ne posez pas de questions et surtout vous ne répétez rien à personne.
- A pour ça pas de souci, je suis une vraie tombe de prison. Mé dîtes parfois le client, il aime bien qu’on l’aide à accoucher. Voyez le monsieur, petit, tout rond qui dîne tout seul à la table du coin, que je lui ai aidé à trouver les vélos avé Adèle ?
- Monsieur de la Caterie ?
- Vé ! lui-même ! Et bé, m’est avis qu’il a besoin qu’on l’aide à se faire des amis.
- Natacha, je vous parle sérieusement et pour votre bien, ce n’est pas dans votre rôle d’aider ce monsieur à se faire des amis. Je peux compter sur vous ?
- Sur mad.. Jeanne, je vous décevrai pas !
- Bien.
- Merci, hein, vré, vous verrez, vous regretterez pas, je sais travailler dur.
- Je n’en doute pas.
- Merci, merci, merci. Aie aie aie, j’ai envie de vous embrasser !

Elle a rigolé et elle m’a dit : « Allez profiter de vos derniers jours de vacances ! filez ! »

Papou, je suis allée au lac. Y faisait un froid de poule tu sé, mais c’est pas grave je l’ai fait quand même. Je suis entrée dans l’eau, tout droit sans m’arrêter. J’ai pas regardé autour de moi, j’ai avancé dans l’eau et quand elle est arrivée à ma taille, j’ai plongé ! Je suis restée sous l’eau le temps de compter jusqu’à 10 et puis j’ai nagé, nagé, nagé, sans m’arrêter, sans regarder en arrière. Je sentais plus le froid, j’étais bien. Au milieu, je me suis mise sur le dos, j’ai fait la plancha, il y avait un aigle ou quelque chose comme ça, qui volait au-dessus de moi, très haut dans le ciel. J’ai crié Papou, de toute mes forces ! Té ! Tu m’as entendu ?

Oh comme c’était bon de crier ! Comme on le faisait tous les deux dans la méditérannée, tu me disais : « Vaï Natou, met toi sur le dos, vé comme moi. A trois, on crie ! Celui qui crie le plus fort il a gagné ! » Et on gueulait, comme deux fadolis au milieu de l’eau et on riait !

Après, je suis sortie de l’eau, je me suis vite séchée, Il y avait des clients qui me regardaient mais moi je les ai pas regardé, je suis passé toute droite et toute fière. J’ai un travail Papou !