Informations sur l’accessibilité du site

Roch Enjalbert

Chambre 1

Fraichement arrivé

Messagerie instantanée Salut ! Bien arrivé en me faisant remarquer… L’auberge a l’air sympa, la chambre est chouette et la vue sur le lac et les sapins (et les sapins et les sapins…) dépaysante. Quelques doutes sur la clientèle bigarrée et avec de drôle d’énergumènes. Je descends dîner et t’en dis plus après. Bises

Courriel r.enjalbert@cetaitlebontemps.fr à p.carriere@lepavedeschistes.com

Au moins sur ce plan-là, j’ai peut-être tiré le gros lot : le dîner était excellent ! Manquait plus qu’une de tes bouteilles 🙂 Service de goulamas à revoir mais ça rajoutait à l’ambiance familiale et à la connivence des clients qui sont là depuis longtemps. J’ai vraiment eu l’impression de souffler à nouveau.

Et ça m’a fait du bien. J’ai trouvé le voyage long et fatigant ; j’ai plié Bourg-en-Bresse en un rien de temps, la honte pour le tourisme local. Arrivé plus tôt que prévu sous une pluie froide de novembre, oui oui aussi froide que ça, je me suis retrouvé trempe à courir jusqu’à la réception ne pouvant garer la bagnole, bloqué par une espèce de remorque au milieu de la cour. “Bonjour, désolé mais punaise quel gamin a laissé son jouet au milieu, j’ai failli rouler dessus!” Et là, une grande sirène, entre la volleyeuse et la chamane (ton genre si tu veux ;-) se retourne, me dévisage “le “jouet” est ma remorque…” Dans un beau sourire, serein, joyeux mais professionnel, la jolie patronne depuis son comptoir fait retomber la pression “Bonsoir Monsieur Enjalbert, vous avez fait plus vite que prévu! Bienvenu. J’accompagne justement Madame Desfontaine ranger son vélo Encore une minute et vous pourrez vous garer proprement” Je me confonds en excuses pour avoir fait mon romegaire à peine arrivé. Je leur donne un coup de main et en profite pour ranger mon vélo également. J’ai eu besoin de courir après ; la pluie s’était arrêtée. La température remontait péniblement au-dessus de zéro. Après un tour vers le lac et une douche trèèèès chaude, le menu délicieux m’a réconcilié avec la vie. Faudra faire gaffe à ne pas s’encrasser lors des repas! Punaise, ça ne rigole pas sur les quantités en plus d’être extrêmement bon.

Je suis remonté pour t’écrire. j’ai l’impression que ce ne sera pas si difficile de me remettre au clavier. Tu avais sans doute raison pour ces vacances “exotiques”. J’espère pouvoir profiter du balcon dans les jours qui suivent ; faut que j’essaye de trouver les domaines dont tu m’as parlés. La vue me fait croire que j’ai réservé un séjour au Québec Le duvet a l’air accueillant et on entend à nouveau tomber les gouttes de pluie ; ça va, ça devrait rester supportable. Je vais me pieuter pour pouvoir VTT un peu demain matin.

Ces lignes risquent d’être le dernier email des vacances : il y avait un carnet déposé dans la chambre ; un geste et un souvenir local (papeterie dans le coin, faudrait aussi que j’y fasse un tour). Donc pour bien suivre tes conseils et reprendre l’écriture, je vais le faire sur ce carnet. C’est joli et ça changera de l’écran blanc bleu du taf. Je crois bien pouvoir en remplir la moitié rien qu’en essayant de décrire les autres clients, un mélange encore plus improbable qu’un camping en bord de mer. Stay tuned… T’inquiète, il me restera un peu de force au poignet pour vous envoyer une carte postale ! Embrasse Augustin et Zigie. A bientôt


******

Et voilà, yapuka… gagner sa vie en remplissant des lignes, se retrouver sans envie, perdu et paumé … ne plus savoir mettre des mots sur de simples descriptions de brasucades ou concours de ragout d’escoubilles… il est chouette ce cahier. c’est presque tout doux d’écrire dessus. Étrangement, il sent bon ou est-ce l’odeur des sapins mouillés? D’après les quelques échanges avec quelques autres clients (à croire qu’ils ont élu domicile pour tout l’été ou alors ce sont des figurants pour l’ambiance de l’auberge?) j’ai une des plus belle chambre et quasi-historique car ayant précédemment hébergé une vraie comtesse embarquée dans “une histoire follement romantique” … Malgré la pluie (et froide en plus, au mois d’août! de toutes façons il fait vraiment frisquet, je pense même allumer le chauffage la nuit), cela m’a fait du bien de courir ce soir : l’impression bien sûr de se vider l’esprit mais comme une étape de purification (??!!) avant d’aborder ce séjour. La “chamane” m’a salué a priori sans rancune en me croisant à nouveau.

J’ai tellement besoin de pouvoir avancer. Je me sens tellement vide, si vide. Le bord du gouffre n’était pas loin. Je n’avais aucune envie de ressentir une nouvelle fois la perte. C’est très con de vouloir donner du sens à sa vie mais là, ma boussole s’est vraiment dévariée. Finalement cette pluie et la froidure vont me faire du bien. on va se décrasser à courir, faire du vélo, marcher…. faudra que je me renseigne pour avoir des plans plus détaillés ; ma commande carte n’est pas arrivée avant que je parte.

Pour l’instant, je suis encore un peu à cran (rassure-toi, Popol, je reste courtois et bienveillant 😉) et je vais peut-être essayer d’éviter les plus bavards ; ça faisait quand même une bonne vingtaine de convives ; j’ai bien sûr repéré la gentille cagole (et avec l’accent d’à côté!) qui avait bizarrement l’air à sa place devant les sapins. Entourée telle une madone par d’autres convives. Quel mélange étrange. Et la patronne passant bienveillante en fin de repas. Drôle d’ambiance, pas désagréable mais un peu comme si, en-dehors de moi, tous avait besoin de faire une espèce de “cure”… On verra la suite Et on verra demain

Haut de page