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Natacha, dite Natou 13

Chambre 4

Adèle

Hier matin, mon Toni me dit :

- Je pars à Marseille aujourd’hui, je reviens le 31 normalement.
- Tu pars aujourd’hui ? Tu me dis ça comme ça, au réveil ! Pourquoi que tu m’as rien dit avant ?
- Parce que je voulais pas voir ta tronche de bèbe ! Je préfère quand tu rigoles !
- Bé tu la voies bien ma tronche de bèbe là !
- M’en bati ! Je pars de toute façon ! Allez Natou, c’est trois jours.
- Et j’aurai de tes nouvelles pendant ces trois jours ?
- N’y compte pas trop.
- Je comprends pas pourquoi !
- Parce que, j’ai pas la tête à ça voilà ! ça te va ? Si ça te va pas c’est le même tarif. La chambre est payée jusqu’à la fin du séjour, je t’ai laissé une enveloppe, pour les repas et l’argent de poche.

Il est parti. Passé le premier coup de nerf je me suis dit « bé, c’est pas grave, vaï Natou la vie est belle ! »

Mé ce que j’avais pas prévu, c’est qu’Adèle m’a fait une telle réclame auprès de sa mère que DameJeanne m’a gentiment demandé si je voulais bien veiller sur sa nine durant l’après- midi. Ça a fini de me ragaillardir ! Té !

Alors 14h, je me tanque devant la réception. J’avise Adèle qui court vers moi comme un petit pois sauteur ! Damejeanne m’esplique deux trois trucs à faire ave sa nine. Et c’est parti !

D’abord on va au lac, peuchère, Adèle rentre dans l’eau comme si c’était la méditéranée ! J’en glaglate encore. Elle crie

- Viens ! Allez viens ! Elle est bonne tu sais !
- J’approche, je prends mon courage à demain et j’y’ met les petons. Oh fan de cacarinettes ! Ce qu’elle est froide !
- Viens, regarde tu te mouilles un peu le corps avant, bien derrière la nuque et tu plonges !
- Tu plonges ? Hoï, je suis pas jobastre ! Je vais m’attraper un rhume de cerveau !

Elle rit, ça fait comme des ricochets dans l’eau. Vé, cette petiote c’est un bain de soleil, même l’eau du lac, elle la réchauffe !

- Allez Natou !
- Hohoho ! Je suis pas comme toi, je suis pas kinder pingouin
- Allez Natou ! Allez Natou !

Bé, j’ai tellement envie de lui faire plaisir que j’avance encore jusqu’aux genoux. Malheur ! C’est pas froid ! C’est pas glacé ! C’est la banquise !

- Allez Natou ! Allez Natou !

Elle s’approche

- Vé, si tu m’arroses, tu me verras plus mettre un pied dans ce bain de glaçons
- Allez Natou, Allez Natou !

Té ! je sais pas si c’est ses appels, son rire, son œil coquinou, mais j’ai craqué, je me suis baignée ! Toute entière ! Tu le crois ça ? Natou, qui se baigne à -40 ? Je suis entrée dans l’eau en criant:

- Vé ! L’aventure, c’est l’aventure !
- Bouge Natou, nage ! comme ça tu te réchauffes !
- Mamamia qu’elle est froide !

Bé, j’ai fini par m’habituer un petit peu et c’est vré que ça fait du bien. On a chahuté dans l’eau, que je t’éclabousse, que je te saute dessus, et pi j’ai vu qu’elle avait les lèvres qui tournaient violet ! Les petiots, ils ont la chaudière pas réglée pareil, si tu veilles pas, y sentent pas et tu les retrouves frigide !

- Hoï Adèle, sort de l’eau, t’as les lèvres qui gèlent !
- Ho non, encore !
- Tatata ! On sort ! On se réchauffe au soleil ! Vé la première sur sa serviette a gagné !

En revenant à l’auberge, on avise un bonhomme, qu’avait l’air un peu perdu à dire vré. L’était rigolo, petit, tout rond avec des yeux qui regardent partout.

- Vé, On peut vous aider ?
- Ha, heu, oui, heu, bonjour
- Bonjour moi c’est Natou et elle, c’est Adèle. On peut vous aider peut-être ?
- Heu J’aurai besoin d’un vélo…
- Ah ça je peux vous en trouver un, je sé ou c’est, je suis la pro du vélo moi maintenant !

Adèle se glisse derrière le comptoir de la réception, prend les papiers qui faut, et nous voilà parti vers le hangar à vélo. En chemin, on discute, té. J’ai senti qu’il était timide alors j’ai parlé pour deux, Adèle m’a bien aidé à le mettre à l’aise. Quand il est parti avé son vélo l’avait l’air content.

J’ai topé ave Adèle

- Mission accomplie !
- Tu sais, Maman, elle aime pas trop qu’on pose des questions au client. Elle dit qu’il ne faut pas être indiscrète.
- Hoï, tu trouves que j’ai posé trop de questions au mossieur ?
- C’est pas grave Natou, t’es une cliente !
- Ouf ! je voudrais pas causer du souci à ta mère avé mon bavardage !
- T’inquiète ! Je lui dirais pas. Et puis moi j’ai trouvé que t’étais super, parce qu’il avait l’air très content le monsieur.
- Et dis ! Faut pas que tu rates ton rendez-vous ! C’est l’heure non ?

On a cavalé jusqu’à l’auberge, parce qu’Adèle elle cause avé son père, en visio qu’elle m’a espliqué. Damejeanne m’avait bien dit

- Si vous pouviez veiller à ce qu’elle soit à l’heure mais pour le reste elle se débrouille.
- Vous en faites pas ! Un rendez-vous avé son papa, ça se rate pas ! J’y veillerai !

Du coup, on est monté au troisième, elle m’a fait entrer chez elle. C’est joli, c’est petit, c’est coquet, on s’y sent bien. Pendant que la nine parlait à son père, je l’ai laissé, on s’est donné rendez-vous à la cuisine pour le gouter avé Janette !

Alors là ! C’était le paradis cte cuisine, et Janette (elle a un drôle d’accent d’ailleurs) peu chère ! qu’elle est chouette cette femme. Elle m’a espliqué plein de truc sur la cuisine, les menus etc. Faut dire qu’Adèle à pas tardé à raconter que mon rêve c’était de faire comme sa mère. Du coup, tout en causant, j’ai fait le commis, fallait refaire des tartes pêches abricot ! Alors on a dénoyauté ! Bé, qu’on était bien toutes les trois dans la cuisine, on a tellement rit ! Oh que j’aime cette vie !

Quelle belle journée encore que c’était…

Pas de nouvelles de Toni, mé bon, y m’avait prévenu qui m’en donnerait pas alors, c’est moins pire que la dernière fois, même si je comprends toujours pas pourquoi.

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