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Joseph Midaloff

Chambre 6

Une semaine

Bonjour ma Douce,

Plus qu’une semaine avant que je rentre au bercail. Je suis bien content de te retrouver bientôt et aussi de quitter cette mission à la con. J’ai dit à Didi pour le voyage autour du monde et qu’en fait on revient ici, mais à personne d’autre de la boîte.

Bonne nouvelle : on aura une chambre qui donne sur le lac, au deuxième étage. C’est bien tombé pour nous cette histoire de travaux à faire dans ton école avec la rentrée repoussée mais je suis d’accord avec toi que c’est n’importe quoi de pas avoir programmé de les faire pendant les vacances. Ils vont faire quoi des mômes en attendant, ils ont dit ? Ils vont rester chez leurs parents ou aller dans d’autres écoles ?

Sinon faut que je te raconte, Natou a vraiment organisé la partie de pêche dont on avait parlé le jour de la balade à vélo. C’est prévu pour demain matin vu que mes élèves font leur journée mensuelle d’entraînement ce qui fait que j’irai pas à Bourg. Je vais avoir l’air d’un con, si ça se trouve on pourra pas revenir en août tellement je me serai mis la honte mais une promesse est une promesse. Vas-y, tu peux te marrer, va. Je voulais regarder un peu sur internet pour pas trop passer pour un manche mais j’ai pas su trouver. Je ne sais même pas quel genre de poiscaille il y a ici. Note que si je savais ça m’avancerait pas bézef, vu que je saurais pas reconnaître une baleine d’une friture. Enfin bon, au moins la gosse aura de quoi se fendre la poire et puis s’il y a besoin d’un rameur, là je maîtrise.

Je me disais que j’irais causer entre hommes avec Henri (le gars de la barque) histoire de me faire une idée et qu’il me donne deux trois trucs pour avoir au moins l’air de connaître les bases du métier demain mais je n’ai pas réussi à mettre la main dessus. Idem la grande baraque qui fait les livraisons. Il n’y avait que la patronne derrière son comptoir, qui a un peu l’air d’être en pilote automatique ces temps-ci. J’ai pas voulu la faire chier avec mes questions. Les deux nénettes qui font le service le soir étaient en train de se chamailler avec elle, rapport à son sommeil en retard et qu’elle devait les laisser s’occuper de la réception et aller se balader avec sa gosse. Elle était marrante, elle pinçait les lèvres et fronçait les sourcils exactement pareil que toi avec tes frangines quand tu veux les faire taire. Je crois que ça l’emmerdait qu’elles parlent de ça devant un client.

Je ne sais pas qui a gagné parce que je me suis tiré vite fait pour pas gêner. Elles sont sympas comme tout ces deux donzelles. Elles ont l’air de s’entendre comme larrons en foire et elles rigolent tout le temps, ça met une bonne ambiance et ça fait oublier qu’elles sont aussi pro en restauration que mes gars en imprimerie. Même les clients coincés ne râlent pas quand elles se plantent dans les commandes.

Bon allez hop, sieste en espérant que le citoyen qui tape sur un tambour bizarre ne nous fasse pas un petit concert trop près de ma chambre ou qu’Igor ne recommence pas son numéro avec son casque débranché. J’ai failli lui rejouer 1917 la nuit où il nous a fait le coup à 3h du mat.

Bisous tout partout,

Ton Jojoff

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