Moi qui planais sur mon petit nuage, je me sens à nouveau angoissée depuis deux jours. Je sais qu’il faut que je profite d’être au calme pour enfin y réfléchir. Comme toujours, écrire m’aide à mettre mes idées au clair, alors écrivons.
Cela a commencé à la traite, lundi matin. En marchant vers les Adrets sous le ciel pâle de l’aube, je me sentais pleine d’entrain pour attaquer cette nouvelle journée. Au retour, j’avais à nouveau ce pincement à l’estomac qui s’était estompé depuis mon arrivée à l’auberge. C’est quelque chose qu’Antoine a dit, alors qu’on branchait la dernière série de vaches.
- Ici, c’est tous les jours la routine, a-t-il fait remarquer. A l’auberge, ça va et vient en permanence. Là, on arrive à la fin du mois, il va y avoir beaucoup d’arrivées et de départs.
Des départs. Mon départ.
Je n’ai pas envie de rentrer à Cherbourg.
Rien qu’à l’idée de rentrer, j’étouffe.
Cherbourg - la ville en général - manque d’air, d’espace, de vaches, de paille, d’arbres. Ma vie là-bas est à la fois morne et angoissante. Je ne veux pas continuer comme ça.
Matthieu… Oublions Matthieu. Même ici, au calme et loin de tout, ne l’invoquons pas.
Depuis que je suis arrivée à l’auberge, j’ai vu arriver quelques personnes, partir quelques autres. Les arrivants sont tristes, inquiets, en burn-out, en colère. Ceux qui sont là depuis longtemps ont l’air plus apaisé, l’air du Jura doit leur faire le même bien qu’à moi. Ils ont trouvé ici quelque chose qui est peut-être aussi à ma portée?
1 Commentaire de Sacrip'Anne -
Quand on sent physiquement ce genre de signaux, c’est souvent signe qu’il est laaaaaargement temps de prendre le problème en main.
Bon courage Virginie. Encore quelques traites apaisantes pour prendre une bouffée d’air ?