Me voilà arrivée! Je n’ai même pas le courage de te raconter le voyage : c’était épuisant, trop pour mon âge. Heureusement qu’il y a encore des voyageurs serviables qui m’ont bien aidé lors du changement de train à Lyon, et Emilie est venue me récupérer à la gare d’arrivée. Nous sommes allés directement à l’auberge, et j’ai été accueillie très gentiment dans une jolie grande maison, et il m’a été attribué une chambre, la numéro 15. Ce n’est pas très grand mais c’est coquet. Et puis il y a quelques petits cadeaux en arrivant, des petits bonbons La Vosgienne et puis un petit carnet à la couverture violette que j’ai d’ailleurs décidé d’utiliser pour t’écrire. Ca me changera du cahier d’écolière, après tout, les vacances c’est aussi le changement !
J’ai eu peur lorsque la dame de l’accueil a indiqué que c’était au deuxième étage, mais heureusement il y a un ascenseur. Emilie m’a juste aidée à monter la valise, après j’ai préféré me débrouiller. En vérité, je n’ai rien déballé, trop épuisée ! Nous sommes lundi, et je commence tout juste à vider la valise dans la petite armoire. Remettre à demain ce qui doit être fait ce jour, ce n’est tellement pas moi… L’air de la montagne me tourne la tête. L’auberge est toute comme Emilie m’avait dit : c’est une jolie maison, avec un grand jardin bien vert et un lac tout proche. Il est très beau d’ailleurs, au levé du soleil : il y a une teinte presque indigo un peu étrange. Mas je n’ai pas de chance, je n’ai pas la vue dessus depuis ma chambre, ça m’aurait plu, mais j’ai quand même un petit balcon qui donne sur les montagnes. C’est joli aussi. Ca me rappelle un peu les Pyrénées, je n’avais pas vu de montagne depuis si longtemps. Et puis, j’ai la vue sur le coucher de soleil, qui est très joli par ici.
Depuis hier matin, je prends le petit déjeuner ici. C’est bizarre de n’avoir rien à préparer, rien à ranger. Je ne peux pas m’empêcher de vouloir tout mettre en ordre avant de quitter la salle. Au moins ma table, la vaisselle… Je me suis un peu égarée pour trouver l’endroit : c’est un buffet dans une véranda, qui donne sur le lac, il ouvre à 7 heure, tu te doutes que je suis réveillée depuis longtemps, j’essaie de ne pas faire de bruit pour les autres personnes. Je ne sais pas si je peux sortir me promener dans le jardin à l’aube. Il fait moins chaud, mais je ne sais pas si c’est possible. Je devrais peut être demander à la réception si c’est permis ?
En tout cas au petit déjeuner, tôt, il n’y avait pas beaucoup de personnes, en tout cas au regard de la profusion de nourriture ! Oh, je n’ai pas beaucoup mangé, tu sais qu’à mon âge je ne peux pas trop et je dois faire attention au sucre. Je suis restée seule, j’ai l’habitude, il me faut mon calme, tu sais. J’aime bien bavarder, c’est vrai, monsieur le curé me le reproche parfois, mais pour l’instant, je ne fais pas trop attention aux autres personnes, j’ai juste remarqué une dame, seule, qui déambule un peu partout. Je l’ai vue au lac, à la fin de la journée, et aussi en vélo le matin. Elle a l’air un peu perdue parfois, et ne parle pas. Elle m’intrigue un petit peu. Je me demande ce qu’elle fait là. A son âge, elle devrait avoir des adolescents qui lui donnent du fil à retordre ! Hier matin, je me suis promenée dans le jardin, et je suis allée jusqu’au lac l’après midi, jusqu’à assez tard. Ce n’est tellement pas mes habitudes ! L’air d’ici me tourne vraiment la tête ! Il y a un petit jardin potager aussi, assez bien organisé d’ailleurs mais pas très bien désherbé. Tu me connais, je brulais d’envie d’y aller nettoyez un petit peu. Emilie me disputerait et dirait que je suis en vacances ! Et c’est vrai, mes habitudes se chamboulent, c’est difficile de ne rien faire ! Pas de jardin, pas de messe non plus hier matin, ça m’a fait étrange. J’espère pouvoir y aller dimanche prochain, je vais demander à Emilie si elle peut venir me chercher. Ou alors peut être que des gens y vont depuis l’auberge et alors je pourrais demander s’ils veulent bien m’emmener ? Je me dépêche de finir, Emilie doit venir me chercher vers 14 heures pour passer l’après-midi avec eux. Je vais voir ma petite Inès !
1 Commentaire de AkaïAki -
J’ai souri attendrie par Jeanne qui se demande si elle peut se promener dans le grand jardin à l’aube, qui a peur de réveiller les gens parce qu’elle se réveille très tôt… J’imagine une vielle dame, bon pied bon œil, ayant peu l’habitude de vacances hors de chez elle.
Elle me fait penser à ma grand-mère en fait :-)
2 Commentaire de Sacrip'Anne -
Bienvenue Jeanne M (je prends mes marques par rapport à Jeanne L, la petite patronne !)
3 Commentaire de Lephilo -
Il faudrait demander à la petite patronne, mais sans exacerber le particularisme régional, des bonbons
“La Vosgienne” dans une auberge du Jura n’est-ce pas une faute de goût ?
Henri doit connaitre le fournisseur de ceux-là.
4 Commentaire de Jeanne Lalochère -
@lephilo À mon avis c’est une initiative personnelle de Denis Carolo, il avait émis cette idée de bonbons similaires dans son premier texte.
5 Commentaire de Pep -
Mais je me permets de plussoyer @Lephilo.
Ça fait faute de goût et injure au terroir… :-p
6 Commentaire de Jeanne Monfreau -
@Jeanne Lalochère : Je confirme, les bonbons on du être posés là par Denis, il avait proposé l’idée lors de son entretien d’embauche.
@AkaïAki C’est exactement ça ! La mémé discrète par principe mais qui n’en pense pas moins, mais ne dit rien, parce que, hé!, ça ne se fait pas…
7 Commentaire de TarValanion -
Une grand-mere. Voilà qui va faire monter la moyenne d’age de l’Auberge, il me semble.