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Henri Bonaventure

factotum

Mélange des genres

Fin valab’ la soirée chez le gars Gaston !

Tiens, ma minote, je vais te le faire façon pitch de cinéma :

D’abord les personnages :

  • Gaston, obligé vu que c’est quand même lui qu’avait organisé les festivités !
  • Léo et Charlie, mes deux minotes préférées après toi
  • Marco, pour une fois tout seul, étrange mais bon, c’est pas mes oignons
  • La p’tite patronne et sa minote, une future comme mes deux préférées après toi
  • Lucien le veilleur de nuit de l’auberge avec la permission de minuit, pour une fois
  • Anna, une résidente de l’auberge, étonnamment (spoiler : non)

Autant te dire que ça faisait bizarre d’avoir sa patronne et une cliente à dîner chez lui ! J’ai pas bien compris comment ça c’était goupillé mais j’ai comme l’impression qu’il y a des anguilles bien frétillantes dans le coin.

Ensuite le décor :

  • Chez Gaston, barbecue dehors, obligé vu la saison, avec un épisode au chaud dans le salon vu que ça pique un peu le Jura le soir et que certains sont pas trop isothermes …
  • Quelques bizarreries à picorer et du sérieux genre côtes de bœuf et tutti quanti, avec le liquide qui va bien pour faire glisser.

Bon, en fait, je sais pas trop comment poursuivre alors je vais reprendre comme j’ai l’habitude ; j’suis pas Nabokov, moi, même si Feu Pâle et Lolita m’avait passablement marqué quand je les avais découverts, avec Svetlana, c’est une vieille histoire. Y’a un client de l’auberge qui mélange ça avec du San-Antonio. À première vue, c’est bizarre, mais quand tu sais le contexte, ça se comprend. Je t’expliquerai, mais pas maintenant.

Un prince sans pognon, c’est un taxi londonien sans essuie-glaces.

« San Antonio», Frédéric Dard

Sauf que là il s’agit d’un comte qu’a fait taxi à Paname, mais bon…

Évidemment avec Gaston ça n’a pas manqué, vachard comme toujours — c’est rassurant les habitudes quand même — quand il a vu mes pognes dégueulasses, le salopiaud, d’ailleurs je m’demande comment il ferait si j’existais pas ! Alors que j’avais apporté un vieux jambon de pays de derrière les fagots, histoire d’avoir un peu à coincer sous la dent pendant l’apéro…

Vous la voyez, ce coup-là, l’embrouille ? Dans le monde des caves, on appelle ça, un « cas de conscience «. Nous, on dit : un « point d’honneur »[1]. Faut dire pour ma défense que ma chaîne avait déraillé et que je m’étais mis minable pour la remettre en place !

J’allais pour remettre l’olibrius à sa place quand Charlie s’en est mêlée, et quand Charlie s’en mêle, tu écoutes et tu te tais, point.


Gaston et les petites, avaient fait les choses comme il faut ; je détaille pas vu que c’est en vrac dans l’estomac, mais purée, quel régal, un vrai kaï-kaï[2] ! Jusqu’au clafoutis divin que Jeannette et Jeannette (hé hé) avaient fabriqué dans la 2e cuisine — j’me comprends.

Du côté des anguilles, ça a eu l’air de pas mal se passer non plus, vu que Gaston à l’air d’en pincer sérieusement pour Anna — je me demande si c’est réciproque d’ailleurs, j’arrive pas à la situer, pour l’instant — tandis que Marco avait visiblement pas l’œil dans sa poche quand la p’tite patronne était dans le coin. Ça a un peu électrifié la soirée ! L’avenir nous dira…

Le problème c’était le temps ; c’est relatif le temps, mais jamais dans le bon sens, c’est mal fichu cette invention des zoreilles ! Quand t’en as besoin ou envie, y’en a jamais assez, quand t’en peux plus, ça dure des plombes.
Il était déjà une heure plutôt avancée et la plus jeune des minotes était pas loin des bras de Morphée.

La p’tite patronne a alors donné le signal du départ pour ramener tout le monde à l’auberge — j’ai bien senti que ça plaisait pas trop aux anguilles, mais bon, faut être raisonnable, parfois ! — et on s’est retrouvé tous les cinq, Gaston, les deux minotes, Marco et moi, de retour dehors à côté du brasero.

Léo et Charlie ont asticoté Gaston pendant quelques minutes pour savoir ce qu’il en était vraiment avec Anna et puis vu comment il peut être une tombe quand il veut — il a eu juste quelques regards en coin de mon côté, avec son œil qui riait —, elles sont tombées à bras raccourcis sur Marco pour le chambrer sur sa future villégiature à l’auberge, le temps de jeter un œil sur le combi et un autre sur sa proprio — j’me comprends.


Bon, c’est l’heure du gastro et ensuite, une petite sieste dans mon hamac préféré ! Après faut que je bricole un barbecue pour un des clients de l’auberge, une commande spéciale que j’ai pas pu refuser, on en recausera !

Notes

[1] J’adore ce film !

[2] Encore une expression piquée à mon daron.

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