Mes pov folovers ! J’ai pas ben dormi cette nuit. C’est que ça a castagné avé Toni hier soir ! Fatche ! J’en pouvais plus de le voir la tronche en biais tous les soirs et presque pas un mot ! Alors j’ai craqué.
- Oh Toni ! qu’est ce qui se passe ! Ça fait une semaine que tu fais ta gueule de cire !
- Ça n’a pas eu l’air de te gêner !
- Et quoi ? Tu voudrais que je fasse la pleureuse peut être ?
- Je veux rien Natou, fou moi la paix !
- Fou moi la paix ! Fou moi la paix ! C’est facile ça ! Qu’est-ce que t’as Toni ? Sans rire, j’en peux plus moi !
Silence, y dit rien ! J’ai le cœur qui me cogne !
- Ya une autre femme ?
- Mais n’importe quoi !
- Mais je sé pas moi, tu dis rien, alors je m’imagine !
- Je suis fatigué c’est tout !
- Bah ça ! A force de courir tous les jours que dieu fait dans la montagne ! Tu veux pas rester avec moi demain, un peu, on pourrait aller se promener jusqu’au village ou…
- M’en fouti du village ! Je t’avais prévenu Natou, que je serai pas là de la journée ! Alors vient pas me caguer que tu veux que je reste ! Surtout que j’ai pas l’air de te manquer beaucoup té !
- T’es jaloux ? y a pas de quoi !
- Je suis pas jaloux.
- Bé ! Je vois bien que t’es pas comme avant !
- Avant quoi ?
- Avant que tu disparaisses quelques jours sans donner de nouvelles té !
- Oh fan de pute ! Tu vas pas me caguer longtemps avec cette histoire !
- Je suis bien obligée ! T’as changé je te dis ! Je veux comprendre !
- Mais tu comprends jamais rien ! T’es trop conne !
Y fait mine de partir, il ouvre la porte alors je lui crie :
- Je suis peut-être conne, mais je suis pas bête ! M’enlèveras pas de l’idée qui s’est passé quelque chose qui t’a tourneboulé le ciboulot ! t’es pas dans ton assiette ! té !
- Mais ferme là ! Natou, je te jure, je vais t’en mettre une si tu fermes pas ta gueule !
- Tu veux me battre maintenant ! Alors c’est ça, quand l’oncle y me disait “Toni l’est dangereux”, c’est ça, tu cognes les femmes ! Et moi qui t’es toujours défendu !
Il s’est approché de moi, vé, j’ai bien cru qu’il allait me bastonner, mais à la place il a renversé tout ce qu’il y avait sur la table et après il l’a mise cul par-dessus tête ! On aurait dit une bête ! Y se contrôlait pu !
J’ai eu peur, là pour tout dire, je me suis réfugiée dans le fond de la chambre et je me suis mise à pleurer de nerfs.
Et c’est là que « le voyant » est entré dans la chambre ! En caleçon ! Il est resté figé. Toni, tout figé pareil, et moi avec. C’est comme si on avait mis le film sur pause, je te jure. Et puis là « noir », pus de lumière. Un film, je te dis ! J’ai entendu le voyant qui disait
- Excusez-moi, je me suis trompé de chambre, je ne sais pas ce qui m’a pris, je suis juste à côté. Un moment de distraction…
Et Toni, tout calme d’un coup
- C’est pas grave. Pardon, je voudrais passer.
- Ah oui, pardon, naturellement.
Et la lumière est revenue. Toni était sorti et le voyant était toujours sur le pas de la porte.
- Ça va Natou ?
- Oui, ça va.
- Tu es sure ?
Je suis sortie de mon coin comme une sonnant bulle, j’ai posé ma tête contre son torse et j’ai dit :
- Qui est Toni ?
Il a caressé mes cheveux comme si j’étais sa nine, ça m’a calmée. J’ai dit :
- Ça va maintenant. T’inquiète pas.
- Ok. Je suis pas loin si tu as besoin. Bonne nuit Natou.
- Bonne Nuit.
Il est reparti. Je me suis couchée et j’ai attendu que Toni revienne. Pi j’ai entendu qu’on grattait à ma porte, j’ai cru que c’était lui, j’ai ouvert et je me suis retrouvée nez à nez avec Anne-Catherine, la dame avé qui j’avais diné quand Toni était partie. Je devais pas être belle à voir ! Je savais pas quoi dire, alors j’ai dit :
- Ah, bonsoir Madame, pardon Anne-Catherine.
- Bonsoir Natacha. Je suis venue à tout hasard, j’ai pensé peut être que vous auriez besoin d’un peu de compagnie.
- Ah, vous avez entendu la dispute ! Toute l’auberge doit savoir alors ! Entrez, entrez.
Je suis allée m’assoir sur mon lit. J’étais un peu perdue, la dispute, Toni parti dieu sait ou ? Le voyant, puis maintenant Anne Catherine… Elle m’a dit :
- Peut être pourrions-nous faire chauffer un peu d’eau, il y a des sachets de thé dans les chambres.
- Ah oui, si vous voulez.
Je me suis levée et j’ai fait chauffé l’eau. Elle m’a aidée à remettre la table en place, et à ramasser tout le bazar. On s’est retrouvées toutes les deux, debout, au milieu de la chambre, un silence d’un coup ! té ! y avait que le chant de la bouilloire.
- Je peux m’assoir ?
- Ah oui ! Ben sur ! Pardon ! Je suis un peu étourdie
- Je comprends c’est naturel.
Alors, on s’est assise, on a bu le thé. ça m’a fait du bien. J’ai commencé à parler. Je lui ai raconté la dispute, et surtout que je comprenais plus Toni. C’est ça qui me rendait malade. Je me souviens qu’à un moment elle m’a dit :
- Vous avez eu raison Natacha, de demander des comptes. On ne devrait jamais laisser un homme dicter sa loi ou nous prendre pour une idiote, ils n’en valent souvent pas la peine. Vous savez, je suis passée par là et il m’a fallu tellement de temps pour me sortir de cette ornière, je ne vous souhaite pas de vous retrouver dans ma position de femme dont on abuse.
Elle avait un regard tout triste en disant ça. Je me suis dit bé, elle a souffert cette grande dame. Comme quoi, qu’on soit riche ou qu’on soit pauvre, ça change rien au cœur, quand y souffre, y souffre !
- Bah, vous en faite pas, tout s’arrange toujours.
- Vous croyez ?
- Té ! Sur ! C’est la vie ça, c’est comme ça. Un jour on pleure, le lendemain on rit. Qu’est ce qu’on y peut ? Pas grand chose !
On a parlé encore un peu. Elle était toute gentille, j’ai ben vu qu’elle s’inquiétait pour moi. Elle a même proposé que j’aille dormir dans sa chambre mais j’ai refusé. J’ai préféré attendre que Toni revienne. Elle est reparti en me disant encore que si j’avais besoin, je pouvais venir toquer à sa porte. Une grande dame ! Vré ! Dans le cœur aussi.
Après, je me suis recouchée. J’ai dormi un peu, puis je me suis réveillée en sursaut. Toni était là. Couché à côté de moi à me regarder dormir.
- Tu es revenu ?
- Tu vois bien.
- Tu es toujours fâché ?
- Non, allez viens ma caille, dans les bras de ton homme.
Y m’a prise dans ses bras et on a dormi comme ça jusqu’au petit matin. C’était bien gentil. Et puis, il est reparti courir…
1 Commentaire de AkaïAki -
Ah ! Ce Toni ! Il ne serait pas un peu corse sur les bords ?
Enfin, le seul que j’ai aimé était une vraie crème.
Paul en sait plus long qu’il n’en dit… mauvais signe
2 Commentaire de Samantdi -
Te voilà dans de beaux draps… Entre le Toni qui perd ses nerfs et les clients de l’auberge qui vont te donner des conseils, tu n’as pas fini.
Laisse pas ton gros te dire que t’es une conne, ni les autres te dire quoi faire de ta vie, t’as assez de ressources pour envoyer tout le monde caguer à Endoume si t’en as envie. <3
3 Commentaire de Pep -
Bien lesté, avec la vase au fond du lac, et en misant sur les possibles “trous” d’un lac de montagne, il pourrait bien ne jamais refaire surface, le Toni.
Au besoin, n’hésite pas à faire signe, Natou.
J’ai quelques amis italiens à Grenoble qui pourraient venir filer un coup de main ou, au moins, me donner de bons tuyaux pour la méthode…
4 Commentaire de Kozlika -
Samantdi, pour l’instant il me semble que les clients (même quand ils n’en pensent pas moins) n’ont pas trop donné de conseils justement (sauf peut-être Paul Dindon, et encore il lui a juste laissé entendre que Toni n’était peut-être pas le gars qu’elle imaginait).
Mais je vois bien que ça contrarierait le sens de ta contrariété de voir que ce n’est pas ce qu’ils font ;-)
Ah si quand même : Natou a reçu les conseils avisés d’une gamine de 10 ans sur la façon de s’habiller. Soit elle est vraiment très gentille soit elle manque terriblement de confiance en elle pour lui avoir délégué ses choix vestimentaires !
5 Commentaire de natalia -
Ahlala Natou <3
Toni, te traiter de “conne” … quel mufle ! T’es bien rudement patiente avec lui.
6 Commentaire de Natou -
@Kozlika et @Samantdhi : Il y a débat ;-) Samantdhi avait trouvé Gérard et Brigitte un poil condescendant, Anne-K se laisse aller à quelques conseils, mais rien de très intrusif non plus. Je crois que Samantdhi tu as un faible pour Toni, et comme Natou, tu n’es pas très objective à son égard. A moins que vous n’ayez toutes les deux raisons… Va savoir ;-)
Pep : Vé ! même s’il est cacou, mérite pas la mort, en tout cas pas encore ! hihihi ! suspens !
7 Commentaire de Johannes Herrmann -
Quelque chose me dit que ça va tourner en drame avant la fin, c’t’histoire… et qu’être abandonnée comme ça par un Toni qui cette fois ne reviendrait plus du tout est la meilleure chose qui pourrait arriver à Natou.
8 Commentaire de Paul Dindon -
Je vois que ça fuse, tant dans les commentaires que chez les auteurs de l’auberge. Moi ce que j’en dis, ou plutôt, ce qu’en dit le “clignotant”…
9 Commentaire de samantdi -
Natou : dans la vie, Toni m’effraierait et je le fuirais, je pense. Mais dans l’auberge, en tant que personnage, je trouve qu’il apporte un contre-point intéressant, il fait entrer tout un univers qui est très peu représenté par le reste de la clientèle. En ce sens, il me plaît beaucoup.
Kozlika : l’auteur.e écrit, la lectrice lit et il arrive que les deux ne coïncident pas aux yeux d’un troisième observateur, mais c’est la loi du genre.
10 Commentaire de Kozlika -
@samantdi Ah mais en tant qu’auteur je n’ai rien contre Toni, au contraire ! C’est en lectrice que je déteste ce type, qui n’est pas sympa avec notre Natou ;-)
@Natou ah oui j’avais oublié Brigitte et Gérard, surtout Gérard :-P
11 Commentaire de Claire Obscurs -
C’est vrai que comme lectrice le Toni, il est pas sympa du tout. J’aimerais pas le rencontrer.
12 Commentaire de Avril -
Un homme qui fait la gueule de cire est un homme qu’il faut occire. Proverbe personnel.
13 Commentaire de notafish -
Comme lectrice j’adore voir se dessiner en filigrane se fameux Toni dont tout le monde se méfie. J’ai du mal à penser que Natou soit complètement à côté de la plaque en ce qui le concerne. Il finit toujours par caner devant elle du coup je ne sais pas….
14 Commentaire de notafish -
argh. *ce* fameux…
15 Commentaire de TarValanion -
Toni insulte Natou, ne lui fait pas confiance, la menace et s’énerve fort, MAIS se contrôle assez pour se défouler sur les objets. Tout n’est pas à jeter.