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Natacha, dite Natou 13

Chambre 4

Barouf dans la chambre 4

Mes pov folovers ! J’ai pas ben dormi cette nuit. C’est que ça a castagné avé Toni hier soir ! Fatche ! J’en pouvais plus de le voir la tronche en biais tous les soirs et presque pas un mot ! Alors j’ai craqué.

- Oh Toni ! qu’est ce qui se passe ! Ça fait une semaine que tu fais ta gueule de cire !
- Ça n’a pas eu l’air de te gêner !
- Et quoi ? Tu voudrais que je fasse la pleureuse peut être ?
- Je veux rien Natou, fou moi la paix !
- Fou moi la paix ! Fou moi la paix ! C’est facile ça ! Qu’est-ce que t’as Toni ? Sans rire, j’en peux plus moi !

Silence, y dit rien ! J’ai le cœur qui me cogne !

- Ya une autre femme ?
- Mais n’importe quoi !
- Mais je sé pas moi, tu dis rien, alors je m’imagine !
- Je suis fatigué c’est tout !
- Bah ça ! A force de courir tous les jours que dieu fait dans la montagne ! Tu veux pas rester avec moi demain, un peu, on pourrait aller se promener jusqu’au village ou…
- M’en fouti du village ! Je t’avais prévenu Natou, que je serai pas là de la journée ! Alors vient pas me caguer que tu veux que je reste ! Surtout que j’ai pas l’air de te manquer beaucoup té !
- T’es jaloux ? y a pas de quoi !
- Je suis pas jaloux.
- Bé ! Je vois bien que t’es pas comme avant !
- Avant quoi ?
- Avant que tu disparaisses quelques jours sans donner de nouvelles té !
- Oh fan de pute ! Tu vas pas me caguer longtemps avec cette histoire !
- Je suis bien obligée ! T’as changé je te dis ! Je veux comprendre !
- Mais tu comprends jamais rien ! T’es trop conne !

Y fait mine de partir, il ouvre la porte alors je lui crie :

- Je suis peut-être conne, mais je suis pas bête ! M’enlèveras pas de l’idée qui s’est passé quelque chose qui t’a tourneboulé le ciboulot ! t’es pas dans ton assiette ! té !
- Mais ferme là ! Natou, je te jure, je vais t’en mettre une si tu fermes pas ta gueule !
- Tu veux me battre maintenant ! Alors c’est ça, quand l’oncle y me disait “Toni l’est dangereux”, c’est ça, tu cognes les femmes ! Et moi qui t’es toujours défendu !

Il s’est approché de moi, vé, j’ai bien cru qu’il allait me bastonner, mais à la place il a renversé tout ce qu’il y avait sur la table et après il l’a mise cul par-dessus tête ! On aurait dit une bête ! Y se contrôlait pu !
J’ai eu peur, là pour tout dire, je me suis réfugiée dans le fond de la chambre et je me suis mise à pleurer de nerfs.

Et c’est là que « le voyant » est entré dans la chambre ! En caleçon ! Il est resté figé. Toni, tout figé pareil, et moi avec. C’est comme si on avait mis le film sur pause, je te jure. Et puis là « noir », pus de lumière. Un film, je te dis ! J’ai entendu le voyant qui disait

- Excusez-moi, je me suis trompé de chambre, je ne sais pas ce qui m’a pris, je suis juste à côté. Un moment de distraction…

Et Toni, tout calme d’un coup

- C’est pas grave. Pardon, je voudrais passer.
- Ah oui, pardon, naturellement.

Et la lumière est revenue. Toni était sorti et le voyant était toujours sur le pas de la porte.

- Ça va Natou ?
- Oui, ça va.
- Tu es sure ?

Je suis sortie de mon coin comme une sonnant bulle, j’ai posé ma tête contre son torse et j’ai dit :

- Qui est Toni ?

Il a caressé mes cheveux comme si j’étais sa nine, ça m’a calmée. J’ai dit :

- Ça va maintenant. T’inquiète pas.
- Ok. Je suis pas loin si tu as besoin. Bonne nuit Natou.
- Bonne Nuit.

Il est reparti. Je me suis couchée et j’ai attendu que Toni revienne. Pi j’ai entendu qu’on grattait à ma porte, j’ai cru que c’était lui, j’ai ouvert et je me suis retrouvée nez à nez avec Anne-Catherine, la dame avé qui j’avais diné quand Toni était partie. Je devais pas être belle à voir ! Je savais pas quoi dire, alors j’ai dit :

- Ah, bonsoir Madame, pardon Anne-Catherine.
- Bonsoir Natacha. Je suis venue à tout hasard, j’ai pensé peut être que vous auriez besoin d’un peu de compagnie.
- Ah, vous avez entendu la dispute ! Toute l’auberge doit savoir alors ! Entrez, entrez.

Je suis allée m’assoir sur mon lit. J’étais un peu perdue, la dispute, Toni parti dieu sait ou ? Le voyant, puis maintenant Anne Catherine… Elle m’a dit :

- Peut être pourrions-nous faire chauffer un peu d’eau, il y a des sachets de thé dans les chambres.
- Ah oui, si vous voulez.

Je me suis levée et j’ai fait chauffé l’eau. Elle m’a aidée à remettre la table en place, et à ramasser tout le bazar. On s’est retrouvées toutes les deux, debout, au milieu de la chambre, un silence d’un coup ! té ! y avait que le chant de la bouilloire.

- Je peux m’assoir ?
- Ah oui ! Ben sur ! Pardon ! Je suis un peu étourdie
- Je comprends c’est naturel.

Alors, on s’est assise, on a bu le thé. ça m’a fait du bien. J’ai commencé à parler. Je lui ai raconté la dispute, et surtout que je comprenais plus Toni. C’est ça qui me rendait malade. Je me souviens qu’à un moment elle m’a dit :

- Vous avez eu raison Natacha, de demander des comptes. On ne devrait jamais laisser un homme dicter sa loi ou nous prendre pour une idiote, ils n’en valent souvent pas la peine. Vous savez, je suis passée par là et il m’a fallu tellement de temps pour me sortir de cette ornière, je ne vous souhaite pas de vous retrouver dans ma position de femme dont on abuse.

Elle avait un regard tout triste en disant ça. Je me suis dit bé, elle a souffert cette grande dame. Comme quoi, qu’on soit riche ou qu’on soit pauvre, ça change rien au cœur, quand y souffre, y souffre !

- Bah, vous en faite pas, tout s’arrange toujours.
- Vous croyez ?
- Té ! Sur ! C’est la vie ça, c’est comme ça. Un jour on pleure, le lendemain on rit. Qu’est ce qu’on y peut ? Pas grand chose !

On a parlé encore un peu. Elle était toute gentille, j’ai ben vu qu’elle s’inquiétait pour moi. Elle a même proposé que j’aille dormir dans sa chambre mais j’ai refusé. J’ai préféré attendre que Toni revienne. Elle est reparti en me disant encore que si j’avais besoin, je pouvais venir toquer à sa porte. Une grande dame ! Vré ! Dans le cœur aussi.

Après, je me suis recouchée. J’ai dormi un peu, puis je me suis réveillée en sursaut. Toni était là. Couché à côté de moi à me regarder dormir.

- Tu es revenu ?
- Tu vois bien.
- Tu es toujours fâché ?
- Non, allez viens ma caille, dans les bras de ton homme.

Y m’a prise dans ses bras et on a dormi comme ça jusqu’au petit matin. C’était bien gentil. Et puis, il est reparti courir…

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