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Natacha, dite Natou 13

Chambre 4

Baléti !

Aïoli mes folovers !

C’est pas possible, à croire que je vous ai pas écrit depuis l’an pèbre ! Tellement j’ai des choses à vous dire !
Alors par le début Natou ! Te perd pas en route !

C’était la fête au village de Pollox ces jours-ci. D’abord la retraite aux flambeaux, c’était tout joli toute ces loupiotes, on aurait dit un serpent géant qui traversait le village vé ! Y avait des minots qui gambadaient partout. J’ai dit bonjour à tous les clients de l’auberge que j’ai croisés. J’ai présenté Toni. Bon y faisait le bèbe, je sais pas ce qu’il a depuis qu’il est de retour, y rougne tout le temps.

Après y a eu le feu d’artifice ! Ça me donne toujours la nocetalgie, parce que, ça c’est un truc que mon père adorait ; alors c’est plein de souvenances c’est sûr. Té, je me rappelle qui me portait sur ses épaules ! Et le bruit des pétards ! Et on criait la couleur avant qu’elle explose, c’était le jeu des devinettes ! Je gagnais toujours, alors après y m’offrait une barbapapa, ou des chichis !

Le lendemain, la kermesse avé le repas sur la place, Toni était reparti courir dans ses montagnes, mais j’ai parlé à tout le monde. Et le plus drôle c’est que j’ai gagné une poule ! Qué rire ! Qu’est-ce que je peux bien en faire, d’une galine ! Heureusement, y avait Antoine le fermier qu’était là et qui m’a dit :

- T’en fait pas Natou, je te la garde, mais elle est à toi, tu pourras venir la voir quand tu veux.

L’est bien gentil cet Antoine. Et tant mieux, parce que j’ai rigolé en imaginant la tête de Toni me voyant rentrer à l’auberge avec une poulette, mais en vré, je crois pas que ça l’aurait fait rire lui. Y rit pus beaucoup depuis quelques temps.

Et le soir, le baléti !!! Hoï ! Que j’aime ça ! J’avais mis ma robe rouge, mes pilotis et la belle couronne de fleurs de Malia ! Y avait le voyant, au bar, j’y ai présenté Toni, mais sans rien dire, toujours le secret dans la tombe ! Avé lui, tu vas pas le croire ! Y avait une vedette ! Éric Javot ! Parait que c’est un grand réalisateur de cinéma. Je connais pas, mais Toni m’a dit

- Mais si ! C’est celui qui a fait « la bidoche ! »

Ça me disait rien. Mais je vais presque jamais au cinéma. C’est pas que j’aime pas ça, hein, j’aime bien, mais j’ai pas le temps. En tout cas, le réalisateur là, tout simple, pas bégueule, pas du genre « je me la pète star », pas du tout. Il a bu des coup avé tout le monde.

Je voulais danser les danses de l’ancien temps, là, celles que mon père et ma mère, y dansaient quand y zétaient jeunes. Mon père y m’a un peu appris. Je trouve ça trop beau et classe et tout. Toni, bé sur qui voulait pas, y connait pas ces trucs-là, lui. Alors je regardais, mais sans gars pour danser, bé, j’étais vissée sur ma chaise.

J’ai vu Jojoff, (je l’appelle comme ça maintenant, mais au début je savais juste que c’était un client de l’auberge aussi) y dansait avé sa femme. Mamammia, qui z’étaient beaux tous les deux, des anges sur la piste ! Ça me faisait bisquer ! J’en pouvais plus de rester assise, j’avais les jambes qui me démangeaient tellement j’avais envie de danser. Alors quand Jojoff m’a invité, j’étais prête à lui sauté au cou tellement j’étais contente ! Et voilà que Toni rougne ! Encore ! Y fait le cacou ! Y veut pas que je danse ! Nanmého ! Je suis pas sa propriété non plus ! Mais Jojoff, s’est pas laissé impressionner ! Et le Toni, y fait le boudenfle mais y s’est dégonflé. Je sé pas ce qu’il a dans le maffre en ce moment ! Le travail de Mossieur qui le met sur les nerfs, mais moi, j’ai pas envie de le laisser gâcher la fête !

Enfin Bref, on a dansé un tango. C’est dur le tango, hein. C’est technique. Je me rappelais deux trois trucs que mon père m’avait appris, mais dit, ça faisait si longtemps. Jojoff, il a été bien gentil, bien patient. Et quand on est patient comme ça avé moi et bé j’y arrive. C’est un truc que les profs y faisait pas avé moi. Tout de suite y me criait dessus. Alors té, c’est sur, moi si on me crit, y a plus rien qui rentre !

Et vous savez quoi ? Jojoff, y va me ré-apprendre à faire du vélo. Ça c’est le truc que j’ai envie de faire depuis que je suis arrivée ici. Mais j’ose pas trop parce que c’est pareil, je suis pas montée dessus depuis que mon père est mort. Té c’est pas un truc de fada ça, toutes ces choses que je faisais plus et que je refais ici, à l’auberge !

Je vais vous confier un secret. Je crois que j’ai pas été aussi heureuse depuis que mon père est mort. Je suis d’un naturel gai, c’est sûr, mais là ! Té ! franchement ! Y a que du merveilleux !

Si seulement Toni, voulait bien se détendre un peu ! C’est les vacances ou c’est pas les vacances ? Quand on est rentré du baléti, faisait toujours le glandé ! On aurait dit qu’il avait envie de tuer dit ! Y me parle presque plus depuis ! Et le soir c’est l’auberge du cul tourné ! Quand je lui demande :

- Coumé sian Toni ?
- Mais oui, ça va !

D’un ton que j’aime pas bien, comme si je l’escagassais à demander ! Faut le prendre avec des pincettes à sucres !

Membati ! Je profite de mes journées ! C’est vré ça, je vais pas laisser Toni, me picorer le bonheur !

J’aimerai ben pouvoir partagé avé lui… Mé bon ! Je partage avé vous ! Et puis comme dit ma mère « t’inquiète, ça lui passera avant que ça me reprenne ! »

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