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Natacha, dite Natou 13

Chambre 4

La montagne, ça vous gagne

Oh ! ça ne s’arrête jamais les aventures ici ! Mercredi matin, au petit déjeuné, je croise DameJeanne, je lui esplique

- J’ai bien envie d’aller vadrouiller dans la montagne, mais j’ai pas l’habitude alors toute seule je me sens pas ! Vous pensez que dans vos clients, y en a qui voudraient bien m’emmener ? Un truc pas trop dur, quoi, pour commencer.

A ce moment-là, y a un couple qui s’installe pas loin, et le monsieur, y dit :

- Gérard – Excusez-moi, j’ai entendu votre conversation. Nous serions ravis de vous emmener, qu’en penses-tu Brigitte ? Pardon, je ne me suis pas présenté, Gérard.
- Natou - Moi c’est Natou.
- Brigitte – Oui, pourquoi pas ?
- Gérard – Demain ça vous va ?
- Natou – Et bé, mais c’est magnifique ça ! On peut pas rêver mieux !

Du coup, je m’assois avec eux pour le petit déjeuné. Attendez que je vous les décrive. Ils ont je dirai… l’age de ma mère. Gérard, c’est un balèze, Brigitte, oh pov ! elle est toute fifrelette ! Mais ce que j’ai remarqué surtout, c’est qu’elle a un regard doux. Et un fichu sur la tête très jolie ! Elle m’a dit que ça s’appelait un turban.

Pendant le petit déjeuné, Brigitte m’a donné tout plein de conseils pour la randonnée. Té, heureusement, sinon j’aurai été dans la cagagne jusqu’au cou !

- Brigitte – Pensez à prendre un petit sac à dos, vous avez ça ?
- Natou - Bé, non, j’ai pas.
- Gérard – C’est pas grave, je peux vous en prêter un. Je vous le déposerais ce soir à l’accueil.
- Brigitte – Dedans, prenez de la crème solaire…
- Natou – Ah ça j’en ai !
- Brigitte – Une bouteille ou une gourde d’eau, une polaire…
- Natou – Ah oui, la pole air, je l’ai acheté avé Adèle ! Et j’ai les chaussures de randonnées aussi et le short !
- Brigitte – C’est très bien.
- Gérard – Nous partons tôt le matin tout de suite après le petit déjeuné. D’ailleurs Brigitte, on devrait y aller.
- Natou – Merci ! té ! Vous êtes bien gentil !
- Brigitte – On le fait de bon cœur.

Et ils sont partis. J’ai passé ma journée de Mercredi, à préparer mes affaires, et puis j’ai trempé mes pieds dans l’eau du lac. Y faisait beau, mais j’ai pas réussi à dépasser les genoux !

Jeudi matin, je descends avé tout mon attirail. Peuchère, elles pèsent une tonne les chaussures, j’ai l’impression de trainer des boulets à chaque pied. Je trouve ça bizarre de s’alourdir comme ça pour marcher, mais bon, Adèle m’a dit : « ça protège bien tes pieds et tes chevilles. Tu vas vite t’habituer au poids ! ». J’ai mis deux paires de chaussettes, ça c’est Henri qui m’a donné le truc, pour éviter de se faire des ampoules au pieds.
J’ai le petit sac à dos prêté par Gérard, avé tout ce qu’y faut dedans, je suis prête !

On déjeune vite, et c’est parti. Mamamia ! Que c’était dur ! Que c’était beau aussi. On a vu des grands oiseaux, planer dans le ciel. Gérard m’a prêté ses jumelles, j’ai cru que je pourrai les toucher ! C’était, je sé pas comment vous dire ! Ça m’a rempli le cœur.
Et puis ces deux là, Brigitte et Gérard, des zamours ! Bé, bien sûr, j’ai raconté un peu ma vie. Et Brigitte, elle disait rien, elle hochait la tête et de temps en temps elle me prenait la main. Je me souviens d’une chose qu’elle m’a dite :

- Vous êtes une jeune femme pleine de talents
- Oh, non, vé je sais bien que je suis courge !
- Vous n’avez pas été à l’école longtemps, mais vous avez tellement d’autres qualités
- Et vi, je suis jolie, ça tout le monde me le dit.
- Non, je ne voulais pas parler de ça. Je voulais parler de votre force de vie. Vous avez un talent pour la vie. Quelle énergie ! Quel sourire ! Quelle gentillesse ! Tout le monde n’est pas comme vous Natou. Vous avez un vrai don pour le contact avec les gens.
- Vous savez, j’aurai bien aimé avoir une maman qui me dise des choses gentilles, comme vous.
- Elle n’a pas dû avoir une vie facile, votre maman…
- C’est sur…

Et puis après on n’a plus parlé, parce que c’était trop dur de marcher en même temps.

On s’est arrêté pour le pique-nique. Dans un endroit, tellement beau ! vé ! Près d’une rivière. On a pu mettre de l’eau dans nos bouteilles, Té ! J’ai bu de l’eau qui sortait direct de la montagne, tu le crois ça ! Ya rien de meilleur au monde ! Et on a vu des genres de biquettes au loin.

Bien sûr, j’ai parlé de Toni, qui était parti mais qui allait revenir. Et Gérard, y m’a dit :

- Je trouve que ce Toni manque de considération à votre égard.
- Qu’est-ce que c’est ça, la considération ?
- Il ne fait pas bien attention à vous, à ce que vous ressentez, à ce dont vous avez besoin.
- Bah, c’est les hommes ça !
- Non, Natou, tous les hommes ne sont pas comme ça. Ceux que vous avez connu jusqu’ici peut-être, mais il en existe d’autres qui sont capables de faire vraiment attention à celle qu’ils aiment.

Il me disait ça en regardant Brigitte et ils se souriaient tous les deux, vé ! ça c’est de l’amour, je me serais cru dans un film ! Après on a repris la marche, c’est devenu très dur ! Bonne mère ! J’ai cru que j’allais décéder sur moi même ! Chaque fois je disais :

- C’est encore loin ?

Gérard me répondait :

- Allez, courage Natou, jusqu’au prochain virage !

Et bien sûr, après le virage y en avait encore un autre ! Au bout d’un moment j’ai plus demandé. J’ai eu des ampoules ! Quand même ! Gérard avait des pansements, mais à force forcer ! J’en pouvais plus. J’ai enlevé mes chaussures et j’ai marché pieds nues ! Qué bonheur !!!! J’entendais Gérard qui me disait, « faîte attention Natou, là c’est plein de cailloux ! » Je riais « Je suis un cabri dans la montagne Gérard ! vé ! » Et on riait tous les trois.

Franchement, je peux vous le dire à vous. C’était comme si j’étais leur nine. Oh, comme j’imagine ce que ma vie serait avé des parents tout doux, tout gentils comme ça, même leur accent est doux, ça me calme quand ils me parlent.

Vé, vous savez quoi, depuis que je suis ici, je rencontre que des gens qui me disent des gentilles choses sur moi. A Marseille, dans ma famille, jamais on se parle comme ça ! On se chicane ! C’est pas méchant, mais c’est pas gentil non plus, en tout cas pas comme ici.

Elle a raison Brigitte, j’ai peut-être pas été à l’école mais je sais parler avé les gens, et les gens m’aiment bien, ils me considèrent ! Comme dit Gérard !

Oh vé ! En arrivant vers l’auberge, sur la plage du lac, il y avait un gars qui faisait , tu sais un truc de perché là ! J’ai demandé :

- Vé qu’est ce qu’y fait ? On dirait le bonhomme là, Boudin ?
- Bouddha ! Oh Natou, chut, Il médite, il ne faut pas le déranger.

C’est vré que quand je me passionne, j’ai une grande bouche! Té!

J’ai serré Gérard avé mes petits bras, très fort ! Et Brigitte je lui ai fait une bise en faisant bien attention d’être douce, parce que ça se voit qu’elle est fragile. J’avais pas envie de les quitter. Mais bon, on va se recroiser et peut être qu’on en fera d’autres, des promenades ! Pas tout de suite, parce que je crois que je pourrais pas, tellement j’ai mal partout. Tsé ! Y a des muscles, je savais même pas qu’on en avait à ces endroits-là !

Je suis rentrée dans ma chambre pour prendre une douche. J’entre, et je vois mon Toni, en chair et en os allongé sur le lit, peinard ! Oh punaise ! Le choc !

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