Informations sur l’accessibilité du site

Julia Ricci

Chambre 9

Chut …

Mercredi : Dans la lumière voilée par la brume matinale qui flotte légèrement sur l’eau, j’ai vu s’avancer silencieusement une qui pourrait être une version trentenaire, filiforme et claire de crinière de moi-même. Je l’ai saluée et, comme j’étais encore enveloppée dans ma quiétude solitaire et caféinée (oui j’avais rempli ma tasse-thermos avant de sortir), elle s’est assise et nous avons regardé la brume se lever.

On a parlé un peu de nous, elle s’appelle Virginie, elle a de la famille qui habite dans les Monts d’Arrée, elle connait un peu Ploumanac’h pour y avoir été en vacances il y a longtemps. Il émane d’elle une vibrillation nerveuse souterraine qui me dit pourquoi elle est là sans que j’ai besoin de l’interroger plus avant : besoin de paix, de détente et de solitude, ici elle sera bien.

Jeudi : Je me suis approchée de la Forêt, mais je suis restée en lisière, fascinée. Elle est multiple, ancienne et nouvelle, sauvage et entretenue, envoutante… je suis sûre qu’elle est habitée.

Vendredi : C’est décidé, j’irai en Forêt demain ou après-demain. J’ai juste un peu de logistique à arranger.

Haut de page