Auberge des Blogueurs

D’habitude, je me barre sans prévenir, ou alors au dernier moment. 
C’est peut-être un signe que je m’embourgeoise, c’est bien la première fois que je préviens et que je réserve à l’avance. Bon, pour le lieu, faut quand même pas pousser l’aïeule dans la boîte à bijoux, j’ai quand même fait fonctionner le pif, les fléchettes, la planche de ouija, l’oracle du petit Dieu.

Du moins dans sa moderne forme. J’ai joué à saute-canton, je me suis paumée à partir du Petit-Villey et j’ai décidé de m’arrêter au km 250 et d’y chercher un accueil.

Sur le papier, enfin sur l’écran, ça m’avait l’air très bien cette auberge. Je crois que ça fait des siècles que je ne me suis pas posée aussi longtemps dans un endroit. L’avantage du road-trip, c’est que tu peux ne socialiser que par fragment. Je suis quand même un phare à secteur et si tu vas dans le rouge, tu te retrouves vite sur les brisants.

Mais bon, peut-être qu’au fond, ça me fera pas de mal d’être obligée de voir des gens. Au téléphone, j’ai eu l’impression que la taulière était assez cool et que j’ai peu de risque de me retrouver à faire la danse des canards avec des Dupond-Morettistes. ( Putain, je l’avale pas, celle ci). Si je retrouve le goût de rigoler avec des inconnus plus de deux jours de suite, ce sera un genre de miracle.

Mais là, je suis naze. J’aime pas l’autoroute, mais 12h de petites routes, ça m’éteint le cigare. Heureusement que j’ai pris le temps d’une crêpe à la dernière longitude où c’est possible de pas se retrouver avec une demie-portion, une galette, un avorton de saucisse et un cidre normand.

Je pense que leur petite planche charcuterie-fromage-jaja, ça m’ira comme une dent en or dans la bouche d’un mac.

Et purée de ma mère, qu’on vienne pas me parler avant demain.

Bon allez, posons les valises, ouvrons la fenêtre. Chouette vue.