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Léandre Olsen

homme de chambre

La pupuce de la 17

Henri et Gaston ne sont toujours pas open du bar clandestin dans le hangar à bateaux. J’ai beau eu leur raconter les dollars qui nous attendent, ils ne veulent pas. Résultat, je me retrouve avec un stock de bouteilles tombées (intactes) du camion et impossibles à écouler dans mon seul gosier d’ici mon départ.

Je suis allé montrer ma moustache de concours à la petite de la 17. La pupuce était en train de chercher son nom dans un magazine de cinéma. Elle est fraiche, elle rêve d’idéaux, de réussite. Moi, je rêve d’un bon bain chaud. Ca me fait du bien de côtoyer un peu de jeunesse avec des projets. Je ne lui ai pas parlé de mes recherches du côté du Grand Darjeeling Hotel. Pas envie que ça s’ébruite.

Vu le temps qu’il me restait à perdre pour ne pas avoir l’air d’avoir fait les chambres vraiment trop vite, j’ai pu m’accorder une longue pause. On a un peu picolé et beaucoup parlé surtout elle. De tout et d’elle. Surtout d’elle.

Je suis sorti en lui lançant :

— Sinon, le réalisateur de la chambre à côté, il n’écrit pas “jean” mais “djean”. Je suppose qu’il écrit “fioul” et pas “fuel”. Je serais vous, je lui dirais “Mon nom c’est Djune”. Je ne vous ai rien dit, naturellement.

J’ai refermé la porte. Je suis allé demander pardon à la langue française au nom d’Eric Djavot.

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