Un bon petit-déjeuner, c’est l’essentiel pour bien commencer cette journée. Ce matin, je quitte l’auberge, mais pour mieux y revenir. Les quinze jours ont filé, avec bonheur. Je ne sais pas si c’est bien qu’il y ait cette coupure. Ce sera peut-être plus difficile de créer des liens, ou pas… Je crois que je reste un optimiste de cœur.
En tous les cas, pour le boulot, c’est bien d’avoir l’occasion d’une autre mission. La gestion forestière dans la réserve naturelle nationale de la haute chaîne du Jura, j’en rêve déjà. J’y serai cet après-midi.
La matinée, ce sera balade en moto, en prenant les chemins des écoliers. Là, je traîne un peu, je prends mon temps. Je lis Le Progrès auquel l’auberge est abonnée. C’est une mine ! C’est pas demain que je vais acheter un fourgon-pompe du Sdis du Jura, mais je trouve ça génial que les véhicules réformés soient revendus. Habiter à la campagne et conduire un utilitaire ayant été au feu, ça me fait marrer, mais pas seulement. Je découvre combien je suis bien loin de la ville. J’aime courir dans les environs, j’aime les randonnées sur des chemins d’où l’on n’entend aucun bruit humain, j’aime nager dans l’eau fraîche et sans chlore. Ça me fait gamberger.
J’y pense en lisant le journal. Contrairement à trop souvent dans la presse nationale, le ton n’est jamais condescendant et les histoires ne sont pas si bêtes. J’y trouve des enjeux qui sortent du quotidien auquel on renvoie quasi systématiquement cette presse. L’article sur le centre de réhabilitation du lynx m’a touché. Ces sûr que ce n’est pas les grands enjeux de la Cop et des trucs internationaux, mais du coup, c’est du concret.
Et j’ai besoin de réalisations, plus seulement d’idéaux. La course aux idées, qui s’envolent aussi vite que ceux qui les jettent en l’air, me fatigue. J’ai plein d’énergie, j’ai envie de courir, mais pas de fuir. Je veux courir comme le soleil : même si chaque jour n’est qu’une répétition, avec ses étapes de l’aurore au crépuscule, tout a un sens, est beau, est nécessaire. Les variations saisonnières participent au vivant, chaque heure de la journée offre une beauté particulière à ce qui m’entoure, et cette course n’est jamais emballement ou frénésie, le temps s’écoule régulièrement, seule varie l’intensité, comme dans ma vie. Et j’aime ces variations d’intensité, dans toute la gamme de lumière.
Un juste-un-au-revoir à la direction de l’auberge et j’y vais. Heureux comme Ulysse…
1 Commentaire de Sacrip'Anne -
Au revoir Eric !
2 Commentaire de Paul Dindon -
So long ! comme disent les Angliches.