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Natacha, dite Natou 13

Chambre 4

Oh fan ! Une coupine !

Hoï, mes petits folovers !

Je suis tellement contente ! Je me suis fait une coupine ! Je te raconte pas, enfin si je te raconte !

C’était hier après-midi, un beau soleil, je me dis : « Profite Natou, va pour la bronzette ». Bé, j’ai pas bronzé en fait, parce que ça caille trop dans ce pacoule pour s’exposer la chaire. Mais j’ai fait mieux !

J’avise la plage du lac, y avait une belle demoiselle assise, avec ses lunettes de soleil, toute recroquevillée comme un escargot qu’on attaque. Vé ! Je me tanque à côté d’elle ! Et je dis :

- Ça caille hein !

Elle fait « oui de la tête ». Bon pas causante au début, mais c’est pas ça qui décourage, moi, je peux parler pour deux. Au café, j’avais pas ma pareille pour dérider les culs cousus !
J’enchaine avec les formules que ma mère m’a apprises. Après la météo je dis :

- Vous êtes là depuis ? Vous restez jusqu’à quand ?

Réponse brève de la demoiselle. Alors là je me dis « foin de chichinettes Natou ! Le naturel c’est ce qui compte !», ça c’est Toni qui me l’a appris.

- Vous avez l’air d’un escargot dans sa coquille toute recroquevillée, comme ça ! Je dis ça, parce que moi, quand je suis comme ça, c’est que j’ai pas que froid au maffre, j’ai froid au cœur aussi. Faîtes pas attention ! C’est des galéjades tout ça !

Premier sourire, ça m’encourage. Je continue, je parle, je parle, comme d’habitude je raconte toute ma vie. Je ne sais même plus comment j’en viens à lui raconter pour mon père. Ah oui ! C’est parce que c’est ma période recroquevillée mais depuis plus du tout, je suis sortie de ma coquille pour de bon. Comme j’y ai dit :

- C’est la vie, la mort. C’est comme ça. On ne peut rien y faire ! Alors autant sourire ! Mon père, il s’est pris une balle perdue ! c’est y bête ça ! Mauvais endroit, mauvais moment ! Ma mère dit « c’est le destin », mon oncle y dit « comme quoi » et moi je dis « C’est comme ça ». Ah je dis pas, au début j’étais toute triste, je parlais plus. Ma mère elle a cru que j’étais tombée muette. Mais c’est parce que j’avais pas de mots voyez ! trop petiote ! Mais bon, un jour, il faisait beau, je suis allez me baigner dans ma mer. Pas ma mère hein, oh c’te rire ! Ma mer méditéranée, je dis « ma » parce que je suis née dedans quasiment. Mais c’est une autre histoire. Bref, je me suis baignée et en sortant j’ai trouvé que la vie était belle. Et peu de temps après Toni est entré au café de mon oncle et…

Ainsi de suite, je lui raconte comment j’ai rencontré Toni, mais ça je vous le redis pas, vous le savez déjà. Ben croyez-moi, croyez-moi pas, la demoiselle, elle s’appelle June, elle m’a collée une bise bien sonore sur la joue ! On a rit ! Moi je dis, June c’est une coupine, c’est comme ça. C’est le coup de tonnerre de l’amitié.

Le soir, je raconte tout à Toni, June et aussi les gendarmes qui sont passés à l’auberge. Je lui raconte parce que, il y en a un qui avait l’accent de Marseille, alors j’ai causé un peu avé lui. Quoi 5 minutes pas plus. Malheur ! Qu’est-ce que j’avais pas dit.

- Tu as parlé avec lui ? Qu’est-ce que tu lui as dit ?
- Ben je sais plus Toni
- Fais un effort Natou c’est important !
- Oh, Toni, qu’est-ce que tu as la nervosité là ! J’ai parlé de tout et de rien. Comme on parle à un compatriote.
- Tu lui as parlé de moi ?
- Ben, je sais pas, qu’est que tu veux que je te dise ?
- Oui ou non !
- Non là ! J’ai pas parlé de toi, mais c’était pas pour faire croire que j’étais seule ! Toni, je te jure, c’est juste que ça c’est pas trouvé ! T’es pas jaloux hein dit ! Toni !
- Mais non, ma petite caillette, j’ai confiance en toi. Je sais que tu ne vas pas me trahir !
- Bien sûr que non Toni ! Je t’aime assez tu sais bien.
Et on s’est embrassé et la suite bé, c’est privé !

Faut que je retrouve le fato tom, Monsieur Henri, ou que je demande à damejeanne, pour aller en ville. Toni ne veut pas m’emmener, l’a pas le temps qu’y dit ! Et puis, y veut que j’apprenne à me débrouiller sans lui ! Sans lui ! L’en a de drôle d’idée ! Enfin bref, j’ai trop froid dans ce pays, et pis, je vois bien que mes vêtements c’est pas la pro prié. Faudrait que je trouve quelqu’un pour me caller en ville, peut être aussi pour me dire quoi acheter. Parce qu’à force de tous les voir partir cavaler, ça commence à me démanger ! Je vais pas aller bien loin avé mes pilotis et je voudrais pas que mes baskets qui clignotent deviennent toute cracra. Et puis, Toni m’avait dit, « il y a un lac » mais la baignade, faut pas y compter, sauf si tu veux jouer le rôle de l’iceberg dans Titanic, vé !

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