Il me reste peu de jours, je n’ai pas vu le temps passé. Mes occupations n’y sont pour rien. Je n’ai pas fait grand-chose. Ce séjour m’aura permis de couper. J’ai même vécu des aventures, pas des grandes, des juste à mon échelle, des que je n’oublierai pas, j’ai vu un lynx. J’en suis encore toute impressionnée. Je n’en ai parlé à personne, j’ai trop peur que l’on ne me croie pas. Puis je préfère garder cette rencontre pour moi toute seule. Elle était trop belle.
Je dois envoyer des cartes postales. J’ai complètement oublié. Il faut que je les écrive et que je les envoie aujourd’hui. Elles doivent arriver à destination avant mon retour à Paris. Arriver avant les cartes que l’on a postées, ça le fait pas Je vais devoir aller au village. J’espère qu’il y a un restau, car j’ai oublié de réserver un panier. Et je pense que faire autant de kilomètres à mon allure, ça va prendre la journée. En plus, il va falloir que je les choisisse, les cartes. À l’auberge, il y a comme carte que le lac et l’auberge. J’ai bien pris ces deux-là, mais j’écris à 26 personnes moi. Au village, il doit y avoir plus de choix, pas 24 cartes différentes, il faut être réaliste, une dizaine, ce serait parfait. J’arrive à Pollox vers 11h. Je fonce au magasin de souvenirs. Ils n’ont que 5 sortes de cartes postales. Il m’en faut 24. Je prends 4 forêts, 5 églises du village, 5 mairies du village, 5 lavoirs du village, 5 maisons traditionnelles. Maintenant, il va falloir que je les écrive. Je vais manger d’abord. Puis je déciderai à qui j’enverrai telle ou telle carte postale. Le repas porte conseil. Ce n’est pas aussi bon qu’à l’auberge. C’est plus léger. Par contre leurs desserts sont nuls, en plus il n’y a pas de mousse au chocolat, que des spécialités du coin : Totché, ou tarte jurassienne.
Je décide d’envoyer aux vieux (ceux de plus 70 ans) les cartes avec des églises, et les cartes avec le lavoir. C’est de leur âge ! Pour les athées, le reste d’églises ; pour les franchouillards, les mairies ; pour les écolos, les forêts, et le reste des lavoirs ; à mes oncles et tantes, les maisons traditionnelles ; à mon père, le lac ; à ma mère, l’auberge.
Quoi mettre ? L’éternel : c’est beau, il faut beau temps, plein de bises. Non, il faut que je trouve des idées. Je vais à la poste acheter des beaux timbres. Il y a plein de monde dans ce bureau de poste, que des touristes. Je ne suis pas la seule à avoir eu cette merveilleuse idée aujourd’hui. En plus, ils viennent acheter des timbres avec leurs gniards qui braillent comme s’ils étaient seuls au monde.
J’ai tout le loisir de lire toutes leurs affiches. Je vois les horaires de levée du courrier : 14h30. Le temps que j’arrive à acheter mes timbres, il ne me restera plus que pas beaucoup de temps pour écrire mes cartes. Ils auront tous des banalités. Les cartes ne sont pas non plus des romans.
J’ai fini mes travaux d’écriture. Je rentre. Je suis fatiguée. Je suis super fière de moi, je ne me suis pas égarée. J’ai repris la même route au retour qu’à l’aller.
1 Commentaire de Avril -
Toute mon admiration à celleux qui ont encore le courage d’écrire et envoyer des cartes postales !
2 Commentaire de Kozlika -
Flûte, tu vas quitter l’auberge juste quand tu auras recalé tes horaires et ne te perdras plus. C’est trop bête !
3 Commentaire de Sacrip'Anne -
Quel courage, toutes ces cartes !
4 Commentaire de Samantdi -
Tu as raison d’envoyer des cartes postales car sinon les facteurs n’auraient plus rien à faire.
Bonne dégustation de la mousse au chocolat :-)