Sylvie a décidé d’éteindre son téléphone, seul lien avec l’entreprise qu’elle dirige. C’est la première fois depuis longtemps que je la vois se couper de son équipe de direction et la laisser gérer les affaires courantes. De savoir qu’elle a fait ça pour moi me rend immensément heureux. J’ai savouré pendant une semaine ce bonheur de ne l’avoir que pour moi, puis je l’ai convaincue de rallumer son téléphone. Je suis très fier d’elle et de ce qu’elle a construit.
Les jours se suivent et ne se ressemblent pas. Sylvie est aux petits soins avec moi et nous vivons cette bulle de bonheur comme un retour à nos jeunes années de mariage : nous sommes amoureux. Les balades en forêt s’enchaînent, ainsi que les promenades le long du lac. Il nous arrive de croiser un client de l’auberge qui aime nager dans le lac. J’envie son énergie.
Nous sommes allés en vélo jusqu’au village de Cerniébaud où nous avons vu par hasard un vélo géant en bois que nous avons pris en photo. Il y avait un article dans l’exemplaire du Progrè, le journal local que l’auberge met à notre disposition le matin. Pour un peu, nous étions aussi dans le journal :-) Le journaliste explique que c’est l’œuvre d’un habitant du village qui espère attirer l’attention des médias lors du passage du Tour de France en septembre prochain.
Ce matin, j’ai croisé une femme dans le couloir qui m’a demandé quelque chose que je n’ai pas compris. J’ai répondu “Oui ?” et elle m’a pris dans ses bras en me disant “je vous souhaite tout le bonheur possible”. C’était un geste étrange et rempli de bienveillance. Je suis resté interloqué, mais moins que Sylvie qui arrivait dans le couloir. La femme mystère est ensuite entrée dans sa chambre sans voir Sylvie. J’ai répondu à son haussement de sourcil par un “tu vois, je connais moi aussi quelqu’un dans cette auberge.” C’était une référence à la réponse qu’elle m’a faite un peu plus tôt quand nous avons croisé un jeune homme un peu timide qu’elle a salué d’un “Bonjour Mattéo”…
Un jeune homme invite ma femme à boire un verre dans sa chambre (et elle accepte), une femme me prend dans ses bras pour me souhaiter tout le bonheur du monde, tous les ingrédients d’une dispute en temps normal. Oui, mais le temps n’est pas normal pour les amoureux.
Pourtant, sans rien dire à Sylvie, j’ai envoyé les lettres que j’avais écrites aux enfants avant qu’elle ne me rejoigne à l’auberge.
1 Commentaire de TarValanion -
Encore des cachotteries.
2 Commentaire de Sacrip'Anne -
Vincent a l’air hyper à l’aise avec la communication directe ;)
3 Commentaire de Samantdi -
Sylvie connaît Matteo ? Oh la la !