Samedi je me suis installée dans le salon attendant de voir Henri , surprise c’est lui qui tient l’accueil ce matin. J’étais comme une gamine attendant le moment propice pour aller le voir. Et hop je me jette à l’eau.
- Monsieur Henri puis-je vous emprunter une canne pour dimanche matin, s’il-vous-plaît
- Casse pas la tête et venez plutôt pêcher avec nous lundi matin.
J’en revenais pas, j’ai pas eu le temps de dire merci qu’il s’est retourné pour accueillir une autre cliente ou client, j’en aurai pleuré de joie, je suis remontée toute guillerette dans ma chambre, j’ai sorti mon maillot et je suis partie piquer une tête dans le lac. l’eau est fraîche qu’importe cela fait des années que je n’ai pas été tâter le goujon, la dernière fois c’était avec Michel, avant son déclin. Par certains côtés Henri me fait penser à lui, un taiseux un peu ours mal léché mais une âme en or, et d’une gentillesse incroyable. C’est amusant comme les grands gars un peu étoffés peuvent impressionner d’un premier abord et puis quand ils commencent à enlever les couches vous avez devant vous des hommes faits de sucre et de miel.
Dimanche matin je suis passée au brunch prévu dans la ferme d’à côté, tout est bon, j’en ai profité pour acheter quelques spécialités du cru : Fromages, vin blanc et charcuterie, je vais demander à Jeanne si je peux les entreposer au frais dans sa cuisine jusqu’à mardi jour de mon départ. A mon retour personne je monte le tout dans ma chambre, je verrai cet après-midi. Je me suis endormie comme une masse, il faut dire que les émotions ça creuse. C’est l’odeur du chocolat qui m’a réveillée, une odeur qui attire , vous emporte , vous fait vous lever et la suivre. Je me suis retrouvée devant la porte de la cuisine ne sachant si je pouvais entrer (fichue timidité) heureusement le jeune homme de la chambre 16 me fait signe de venir, c’est lui qui est aux fourneaux bien entouré d’ailleurs, outre la cuisinière Jeanne il y a les deux gamines de l’auberge le visage un peu chocolat à force de lécher les fonds de plat. Il me dit s’appeler Erwan et me tend une assiette où sont disposées des profiteroles .
En premier le plaisir des yeux , ils sont bien ronds, bien dodus et ce chocolat qui dégouline comme de la lave incandescente lentement.
En second le plaisir olfactif en tout premier l’arôme du chocolat un noir je dirai 80 à 90% puis les choux et enfin la sublime odeur de la vanille de Madagascar la vraie.
Et enfin le gustatif prendre dans sa cuillère un peu de chaque et laisser fondre dans la bouche, à la limite de la jouissance tant cela est bon.
Du plaisir à revendre , j’en frisonne, les filles sont pliées de rire et racontent le passage d’Henri soi disant pour changer un joint de robinet , en voilà un qui par l’odeur alléchée à pu révéler son point faible la gourmandise. Secret de polichinelle ce soir tout le monde sera au courant.
Déjà lundi le temps s’est envolé, équipée pour cette partie de pêche j’attends près de la barque qu’Henri arrive.
1 Commentaire de Malia -
Ah… le chocolat ! Ce texte est plein de sensorialité. Je viens de me goinfrer après l’avoir lu !
2 Commentaire de Garfieldd -
Le monde, NOS mondes, serai(en)t donc gouverné(s) par nos sens ? ;-)
J’aime beaucoup la délicatesse de Pâquerette, de cette délicatesse fragile qu’on aime dans les porcelaines anglaises…
3 Commentaire de Claire Obscurs -
J’arrive à les sentir.