Je finis par connaître tous les bouts de chemins à environ 1km de l’auberge puisque dès que je risque de me perdre je rebrousse chemin, justement. Ça fait plus d’une semaine que je suis ici. Il faut que j’arrive à m’aventurer plus en profondeur, si j’ose dire.
Je vais tenter une stratégie à laquelle j’ai mûrement réfléchi, en regardant le mec qui se baigne dans le lac. Ça m’a sauté aux yeux, depuis mon balcon. Si j’arrive à faire le tour du lac, je ne me perdrai pas. Vu la grandeur du lac, à mes yeux, j’ai pris un sac à dos. J’y ai mis une gourde d’eau bien fraîche, des sablés au chocolat (au cas où je ne sois pas rentrée pour midi, donc pas de mousse au chocolat), de la crème contre les moustiques, mes lunettes de soleil. Me voilà partie sur les sentiers tortueux d’une boucle qui me ramènera devant l’auberge. C’est mon but.
Je marche toute contente de ma nouvelle stratégie. Au bout de 500m, je m’arrête pour boire. Il faut bien s’hydrater par longue marche. J’entends une voix féminine, je regarde, elle est seule. Cependant elle parle vraiment avec quelqu’un. Je m’approche. J’attends qu’elle finisse sa phrase pour lui dire bonjour. Je l’ai reconnue, c’est Malia. Elle réside aussi à l’auberge. Je me demande bien avec qui elle parle. Nous faisons connaissance. Elle me montre ce magnifique paysage.
Le courant passe. Nous nous asseyons pour mieux blagasser. Au bout d’un moment, je sors mes sablés et la gourde. Il n’y a pas que la marche qui donne faim et soif. Elle me parle des arbres longuement, je l’écoute sagement. Cette femme a tant besoin d’être écoutée que je n’ose l’interrompre. Elle me parle de ce splendide frêne comme s’il s’agissait de son amant. Au bout, d’heure, je suis devenue familière avec cet arbre. Je n’irai pas jusqu’à lui parler mais…
Je commence à bailler. J’explique à Malia mon décalage horaire. Du coup mes nuits commencent vers 17, 18h. Elle compatit. Nous nous levons pour rentrer. J’espère que nous nous reverrons pour nous balader. Ce n’est pas encore aujourd’hui que je ferai le tour du lac.
1 Commentaire de Samantdi -
Elle me parle de ce splendide frêne comme s’il s’agissait de son amant.
Cette phrase m’enchante ! (Je comprends ça)
2 Commentaire de Malia -
Heureuse d’apparaître dans ton monde. Tu es passée en filigrane dans le mien sous les traits d’une rousse au regard soutenu.
Beau texte !
3 Commentaire de Claire Obscurs -
J’adore l’idée d’être rousse.
4 Commentaire de TarValanion -
Ces mecs qui se baignent, ça aide à la motivation, je trouve.