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Gaston Gumowski

chauffeur-livreur

Comme une perturbation dans la faune

J’ai commencé à croiser pas mal de têtes nouvelles à l’auberge, parmi les résidents. Des rencontres furtives, souvent. Rafraîchissantes comme celle avec Cora DiMaggio (si je ne me trompe pas) qui a eu le plus grand mal à dissimuler un sourire amusé en apprenant mon prénom. Parfois désagréables comme avec cet avion de chasse en piqué, affronté au petit matin dans la semaine, qui s’est planté en plein milieu de mon passage alors que ma sciatique me punissait déjà d’avoir eu la prétention de tout vouloir trimballer d’un coup. Mayday ! Je ne sais pas ce qu’elle avait, cette bonne femme, je lui ai simplement demandé de me laisser passer, dû esquiver la poignée de fruits rouges qu’elle était décidée à me faire ingurgiter de force. À ce moment-là, si ses yeux avaient été des lance-flammes, je ne serais plus qu’un petit tas de cendres fumantes. Hé ! Je veux bien être un membre du personnel, hein. Mais pas un jouet pour la première illuminée de passage, faut pas déconner ! C’est donc un peu sur la défensive ensuite que j’ai transporté Matteo et Pâquerette. Là au moins, je suis certain des prénoms puisque nous avons eu le temps de discutailler un peu en chemin pour la virée nocturne de ce week-end.

Pour ma part, je me suis contenté d’attendre tranquillement le retour des promeneurs, profitant de l’intérieur douillet de la Skoda pour me plonger dans un livre, sans pour autant risquer de prendre machinalement un verre.

Comme une occasion de me retrouver un instant, après cette première semaine pas aussi calme que je ne l’avais imaginée au départ. Comme si c’était un passage obligé avant d’être en mesure de vivre et d’apprécier la vraie rencontre qui allait survenir le lendemain.

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