Qu’on ne se méprenne pas. J’aime ma fille. C’est la prunelle de mon sang, la chair de mes yeux. C’est la plus belle, la plus forte, la plus espantante. C’est ma Mathilde. Mais pourquoi elle vient me les briser maintenant, bon sang ?! C’est quoi, la raison karmique ?…
Je sais bien que c’est sa mère qui me l’a collée dans les pattes, et qu’elle n’y est pour rien, mais quand je propose une balade à vélo à une dame, je m’attends à pouvoir tenir une conversation d’adultes. Sans interruptions. Sans me préoccuper d’un petit ouistiti qui court partout et grimpe aux arbres avec son vélo, si on la laisse faire. Heureusement, Calliste s’est bien entendue avec elle, mais la petite a légèrement monopolisé la grande et je me suis retrouvé un peu seul pour la conversation. Ceci dit, j’étais tellement fumasse contre sa mère qui me la retire de l’école parce qu’une place s’est libérée au séminaire de Pétaouchnok-les-bains et que, du coup, elle doit y aller pour réseauter, et patati et patalère, que je n’aurais peut-être pas été de très bonne compagnie. Je suis toujours aussi content de ne plus vivre avec cette… gorgone vendue au Capital, tiens !
Mais visiblement, elle ne m’en a pas voulu, la gentille Calliste, parce qu’elle m’a invité, le soir même, à souper. Mathilde ayant eu le temps de faire connaissance avec Adèle, je leur ai proposé de se prendre une table toutes les deux, « comme des grandes ». Gros succès. J’y ai cru. J’ai presque réussi à faire deux phrases d’affilée et à en écouter autant entre deux visites des pitchounes en mode « et comment ça va ? et je t’ai pas montré ma barrette ? et tu savais qu’Adèle, en fait, c’est une vraie aventurière ? »
Elle est chouette, en plus, Calliste, elle est plutôt rigolote, et puis elle a l’air de me trouver fréquentable (quoi qu’en disent certaines)… Alors je lui ai proposé de faire la promenade nocturne du syndicat d’initiative, samedi soir. Sous les étoiles, il y a des choses à dire aussi.
Mais évidemment, qui s’est mise à avoir mal au veeeeennnnnntre après avoir passé la journée dans les fourrés à chasser les mûres ? T’as deviné.
Je l’aime, hein, Mathilde. Mais être parent, c’est la purge !
Je vais tenter, demain, de lui proposer d’aller au bar du village quand j’aurais couché la pitchoune. On va finir par y arriver ou pas ?
Image d’après une photo de Will Turner chez Unsplash
1 Commentaire de Kozlika -
J’adore, et c’est tellement criant de vérité (et ça me parle au niveau de mon vécu comme on disait quand j’avais… enfin avant quoi).
2 Commentaire de TarValanion -
Je sais pas si les conditions sont bonnes pour faire des rencontres. Elle a pas des grands-parents, la gamine ? Ils servent pas à ça, les grands-parents ?
3 Commentaire de Sacrip'Anne -
Ahahahaha pauvre Artus ! La frustration à l’état pur. J’ai bien l’impression que sa vie avec la Gorgone a dû être pleine de merveilleuses surprises :D
Mais du coup, ils y sont allés, mal au ventre ou pas mal au ventre ? Encore un “à suivre au prochain numéro”, les billets de l’après-midi sont rudes à tenir.
4 Commentaire de Nuits de Chine -
TarValanion : pitié pour les grands-parents ! Eux aussi ont besoin de repos et de vacances.
5 Commentaire de TarValanion -
Nuits de Chine : 😂😂😂
6 Commentaire de Claire Obscurs -
Vaut mieux avoir des chats que des gamins.
7 Commentaire de TarValanion -
En exclusivité, une vidéo d’Artus : https://twitter.com/planetpng/statu…
8 Commentaire de Sacrip'Anne -
😂