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June East

Chambre 17

Alaaarme, Alaaarme !

Au beau milieu de ma douche d’hier soir, une alarme s’est mise à retentir dans toute l’auberge. Bordel, j’ai juste eu le temps d’enfiler une tenue décente et me voilà en panique devant ma porte de chambre. Ça courait dans tous les sens, je ne savais plus de quel côté aller dans ce simple couloir tout droit devenu subitement un labyrinthe tortueux. Dans l’agitation j’ai tout de même trouvé l’escalier, mais au lieu de descendre les deux étages, j’ai bêtement bifurqué au premier. « Élisa, calme-toi, ma grande ! », mais quand tu hyperventiles, tu as beau te dire tout ce que tu veux, rien n’y fait. Fallait pendre un sac papier et respirer dedans. Garder mon calme semblait impossible. Heureusement, un homme qui a dû voir ma détresse m’a prise par la main. Il m’a dit s’appeler « Paul Dindon, PD pour les intimes » avec un gros clin d’œil, limite entre la complicité et une technique de drague un peu étrange. J’ai eu la présence d’esprit de me présenter avec mon pseudo « June East », parce qu’après ça, mini black-out de folie, j’avoue n’avoir aucun souvenir de tout ce qu’il a bien pu me raconter pour me rassurer. Klaxonnant de la voix, il nous a frayé un chemin jusqu’à l’endroit devant l’auberge où tout le monde s’était rassemblé. L’auberge qui semblait déserte à mon arrivée est en fait pleine à craquer. Ma main à couper qu’il y a plus de monde ici qu’à une avant-première d’un film d’Anne Fontaine. N’empêche que je dois une fière chandelle à mon Dindon de sauveur. Obscure résurgence de la mémoire, il se peut qu’il m’ait invitée à prendre un verre plus tard dans la semaine. Problème, si je me souviens de son nom, son visage est totalement flou dans ma tête et je serais bien incapable de le reconnaître. Qu’il fasse le premier pas ! Rassurés par l’arrêt de l’alarme et les mots réconfortants du personnel, nous avons pu regagner nos chambres. Silencieuse, je suis remontée au second me glisser dans les draps. Terrassée par la fatigue, j’ai sombré dans les bras de Morphée en moins de temps qu’il en faut à un machiniste pour claper le début ou la fin d’une scène de cinéma. Un sommeil réparateur a ensuite effacé les autres détails de ma caboche.

Voilà comment une simple soirée dans le Jura vire au film catastrophe. Wow, quelle effroyable aventure ! X (comme la croix que je viens de faire sur ma quête de calme et de zénitude). Y a une happy-end malgré tout, la direction offre l’apéritif tout à l’heure dans le patio pour se faire pardonner.

Zélée, je reprendrai mon récit après le dîner, parce que je ne t’ai pas tout dit, et là j’ai juste le temps de me pomponner.

“Every man I meet wants to protect me. I can’t figure out what from”. Mae.

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