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Pétronille Delatour

Chambre 18

La bascule

Mercredi 26 août 5:33

Elle était assise là, dans l’angle de ma chambre.
La bascule se courbait, en avant, en arrière.
Elle ne bougeait pas, ne disait pas un mot, ne me regardait pas.
En avant, en arrière.
Ses doigts comme des tentacules attrapaient au passage une mignardise, un chocolat, un caramel sur un plateau.
Je voulais lui dire. Je voulais la sentir.
Raconter le jardin, l’école, l’écorchure au genou, je voulais me lover tout contre elle. L’entendre rire, une autre fois.
La bascule grinçait, je voulais qu’elle me parle, qu’elle me souffle des mots.
En avant, en arrière.
Mère !
Madeleine entra. Elle me dit de sortir et me prit dans ses bras.

D’un bon, en sursaut, en éveil. Debout au pied du lit.
Enfiler ses baskets. Du nerf Pétronille, du nerf. Tenez-vous Pétronille.

1, 2, 3

La forêt vous appelle, haut les cœurs, courez !



Courez donc Pétronille, courez quoi qu’il en coute.

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