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Natacha, dite Natou 13

Chambre 4

Ma qué Cagade !

J’ai téléphoné à ma mère hier. Elle a crié ! crié !
- Rentre immédiatement ! Qu’est-ce que tu fais avec ce Toni ! Il a deux fois ton âge, il pourrait être ton père ! que dis-je ton grand-père !
- Mais Mamouchka, arrête de beugler comme une vache qu’on égorge !
- Mais tu m’égorges ! Tu m’assassines ! Tu vas finir par me tuer ! Tu as le diable au corps ! Partir sans rien dire ! Dans le dos de la famille ! Quelle honte ! Je t’ai pas élevée comme ça ! Tu es bien la fille de ton père vé !
- Et ben j’en suis fière de mon père ! T’as pas de leçon à me donner, vu que tu couches avec son frère ! TON beau-frère !

Qu’elle aille caguer à Endoume ! Je m’en tape le coquillard qu’elle couche avec mon oncle. Mon père est mort quand j’avais huit ans, c’est lui qui nous a recueillis. C’est un bon gars l’oncle. Mais ma mère a toujours fait semblant de rien devant nous. Alors là, je lui ai mis dans la figure ! Ça la steakée. Et puis je lui ai raccroché au nez !

Bé, sûr que je suis partie sans rien dire à la famille ! Toni, chez moi, tout le monde est contre ! « Il trop vieux ! Il est divorcé ! Il va te rendre malheureuse ! Il en veut qu’à ton cul ! C’est un cacou ! » Et le pompon de la pomponnette ! « Il est dangereux ! » Dangereux Toni ! Il est volcanique comme un Marseillais, mais il a bon fond, je le sais moi. Et puis de toute façon, Toni je le voulais depuis … L’an pèbre !

Faut que je vous raconte. Après la mort de mon père. On est allé vivre au café de mon oncle. J’y trainais mes guêtres après l’école, je jouais à la serveuse. Mon oncle Ray, il laissait faire, c’était bon pour la clientèle. Un jour, je vois entrer le Toni, grand, brun avec des yeux noirs d’italiens, comme ceux de mon père ! Mamamia ! Qu’il était beau ! Bien habillé, dans un beau costume. Il était pas client du bar mais il faisait des affaires avec mon oncle. Il venait tous les mois. Il s’enfermait avec lui dans le bureau derrière et après il prenait une petite bière. C’est moi qui lui servais ! J’étais fiérote ! Comme ça pendant des années ! Et puis quand j’ai eu 15 ans, j’ai bien remarqué que Toni il commençait à me trouver jolie. Et mon Oncle m’a dit « Toni, tu ne le sers plus ! C’est moi qui m’en occupe. Va faire la vaisselle ! »

Les années ont passés, j’ai eu d’autres amoureux, mais j’ai jamais oublié le beau, grand et fort Toni. Faut croire que lui non plus, y ne m’a jamais oublié ! Quand il a divorcé, y venait plus souvent au bar, mon oncle pouvait pas toujours me planquer dans la cuisine. Alors on se voyait, on s’esquichait, tu vois. Et puis un jour, le plus beau de ma vie, Il m’a donné un rendez-vous. J’ai fait le mur et je l’ai rejoint ! Et c’est comme ça que ça a commencé. Je m’suis fait aganter en rentrant ! Mon oncle m’a dit « tu ne feras plus le service au bar ! Je ne veux plus te voir trainer comme une prostipute ! » Ma mère m’a bastonnée ! Mais moi, je m’en fichais, parce que j’avais enfin mon Toni. Ils n’ont rien pu empêcher ! Alors on s’est enfui pour l’été, le temps que ma famille se fasse à l’idée ! C’est Toni qui a tout organisé. Au début, il ne voulait pas m’emmener, il me disait :

- Mais je vais pas être là de la journée, je vais m’entrainer ! Tu vas t’ennuyer ma petite chichourle ! Cesse de faire l’arapède !
- Jamais je m’ennuis Toni, tu le sais. Si tu t’en vas maintenant, après on pourra plus être ensemble, et je me tuerai !

Des drames comme ça, et des cris, et des larmes ! Il a fini par dire oui ! Et maintenant je suis tellement heureuse !

Bé ! Mes petits folovers, c’est pas tout ça, mais j’ai faim moi ! M’en vais prendre un bon petit déjeuné !

Il n’y a qu’un défaut dans ce jura ! ça caille ! Faut que je dise à Toni de m’emmener en ville m’acheter des pulls !

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