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Henri Bonaventure

factotum

La grande boucle

Mes chers enfants,

Ça fait un moment que j’avais envie, avant de reprendre mon histoire, de vous dresser un peu le portrait des gens que je côtoie depuis quelques jours à l’auberge. Alors comme je suis d’humeur fantasque ce matin, je vais vous raconter le rêve que j’ai fait cette nuit.

Imaginez qu’on parte faire une ronde autour du lac, aux premières lueurs du jour, la rosée juste à point, avec une petite musique de fond…


A Minha Embala (Aline Frazão e César Herranz) - Licence CC BY-NC-ND

Sur la terrasse de l’Auberge, la petite patronne en tête de cortège — une belette en tablier —, puis sa fille l’espiègle Adèle — un écureuil avec un bonnet —, Lucien qui avait gentiment décalé sa nuit — en chien de berger des Pyrénées —, Gaston — ours mal léché ou panda sympa, ça dépend des jours, pardon gars ! —, Léandre avec les yeux dans le vague — un furet en cravatte —, Jeannette la cuisinière encore en tenue, on était pourtant le matin — un (maître) coq évidemment, et enfin Denis — un serpent tout bariolé, bien sûr !

La petite troupe avait démarré, et les résidents commençaient à suivre…[1]

Venaient deux inséparables — Mme Audiber et son mari —, une renarde feu et blanche — Mme Fox —, puis une libellule aux ailes mordorées — Mme June East —, une abeille butinante — des champs de pâquerettes.

Puis aussi une loutre avec des couettes — Mme DiMaggio —, suivie de près par un Sanglier en souliers rouges — M. Pict —, un âne souriant avec une dent en or — M. Robergeot, au passage ça faisait longtemps que je ne l’avais pas croisé lui —, un paon faisant la grande roue — M. Dindon, comme son nom l’indique !

Et encore une biche fatiguée aux grands cils — Mme Saunier —, une chimpanzé portant un casque de moto — MAX —, un rat des champs avec des lunettes — M. Mem, il avait un regard étrange, lui —, …

Et j’avoue que j’ai oublié la suite !

Je fermais la ménagerie en faisant voiture-balai — paresseux avec un coussin sous le bras, forcément !


C’est à ce moment que je me suis réveillé gardant en mémoire encore quelques bribes de ce rêve un peu étrange. Ça fait un peu bizarre tout de même de rêver qu’on écrit ici et qu’on raconte un rêve…

Ça y’est, j’suis paumé dans mes inceptions !

Alors je vais arrêter mes digressions et m’occuper d’aller préparer la plate pour cet après-midi ; je vais enfin pouvoir faire ce coup de pêche que je reporte depuis le week-end dernier. Yes sir ![2]

En attendant ça m’aurait bien pris dans l’idée de dessiner ce rêve, avec tous ces animaux autour du lac, si seulement je ne tenais pas un crayon comme une tanche ! Si j’osais j’irai demander à M’sieur Artus, le peintre, de me donner deux ou trois petits cours, vite-fait, juste de quoi esquisser un truc ou deux.

Seulement j’ai un principe : on ne dérange pas le client s’il ne nous a pas dérangé avant !

Alors je compte sur vous pour vous faire les images qui vont bien, hein ?


Finalement ça collait assez bien avec ce que j’avais pu observer samedi soir dernier, pour la plupart, quand on avait été faire l’excursion de nuit. Rien de très mémorable cependant, juste des petites impressions, voire des intuitions.

Je saute du coq à l’âne — t’as vu l’esprit d’à-propos ? —, et je me dis que ça serait sympa d’installer des lampions et de faire une soirée musette un de ces quatre ! Faudrait que j’en touche deux mots à la petite patronne. Je connais deux ou trois personnes qui pourraient s’occuper de la musique.


Attends ! La musique n’est pas encore finie…

Notes

[1] J’ai demandé les blazes de chacun à Lucien, heureusement qu’il avait ça sous la main, parce que pas moyen de retenir les noms des uns et des autres, mémoire de poisson-lune aidant !

[2] j’adore ce film !

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